D'aussi loin que je puisse me rappeler, je n'ai jamais complètement aimé le concept du clown.
Ou du moins, j'ai toujours associé le clown à la peur.
C'était bien avant Stephen King. J'y reviendrai à celui-là.
Je ne suis pas complètement certain que le clip passait régulièrement sur nos télés, en fait. Mais chez nous, au 902 Chemin St-Louis, à Sillery, dans le corridor menant aux escaliers de l'étage des chambres, trônait la seule peinture que j'eusse connût, peinturée de la main de ma grand-mère. La mère à ma mère. C'était une peinture représentant un clown. Un clown ressemblant beaucoup à Jacques Desrosiers en Patof. Un mélange de Sol (un clochard) et de Patof. Je me remémorais donc souvent, sans le vouloir complètement, le clip psychédélique de Patof Blues. Et comme mon père avait le disque de la chanson originale de Roger Whitaker, qu'on l'entendait régulièrement du salon tout près, tout ça ne faisait plus qu'un dans ma psychée.
Ronald MacDonald, avec son nez, lâchement dessiné à la main, en rouge, m'a toujours aussi paru un clown peu inspiré.
Puis, il y a eu Youppi, la mascotte des Expos, maintenant adoptée par les Canadiens de Montréal. Non, ce n'est pas un clown, mais c'est tout comme. Il était/est une sorte de clown. Je ne me rappelle plus quel joueur des Expos avait dit ceci, mais il avait un jour dit: "les illusions de mon fils se sont brouillées quand celui-ci a vu Youppi, un soir, dans le bar du stade, tard après un match, enlever sa tête et se commander une bière." Encore une fois, adulte baignant dans un monde d'enfant.
Oh! il en faut! ne vous méprenez pas, sans adultes, les enfants deviennent vite égarés dans la vie sans les adultes. Mais de grands adultes, se maquillant ou se comportant comme des enfants, c'était toujours un peu weird dans ma jeune tête.
Pee-Wee Herman était aussi une énigme. Et quand il s'est fait coincer à se branler dans ciné porno, ça confirmait quelque chose de malsain dans tout ça.
Le 1er janvier 1972, commençait aussi l'affreuse descente aux enfers d'un paquet de jeunes hommes entre les mains de John Wayne Gacy, Pogo le clown.
Dans mes études cinématographiques, à l'université, un midi, j'avait un trou de quelques heures et je m'étais tapé le film de Fellini voulant rendre hommage aux clowns. Le film m'avait attristé. Il s'en dégageait une odeur de tristesse. de vulnérabilité moins touchante que pathétique.
Puis j'ai lu IT de Stephen King et ai découvert Pennywise. Film que j'ai été voir vendredi dernier en famille en collant Punkee sur moi toute la soirée. Le monde de la peur et celui des Clowns, à nouveau reliés.
Alors les clowns qui me faisaient rire...
Woody Allen, Robin Williams, ok.
Mais en voilà deux qui ne se sont jamais présentés comme tel.
Le premier traîne à jamais le parfum pervers du gars qui couche avec la fille de son ex.
Le second s'est enlevé la vie.
Puis Krusty the clown dans les Simpsons allait me les cataloguer dans la catégorie des désoeuvrés pour toujours.
Ce que semble me confirmer le dernier grand clown que l'on découvre mois après mois, semaine après semaine, jour après jour, d'heure en heure, de tweets en tweets.
Un clown qui inspire la peur internationale...