Au cours de l'année 1917, il y a maintenant cent ans, la Vierge Marie est apparue six fois à trois petits enfants portugais, Lucia, Jacinta et François: les 13 mai, 13 juin, 13 juillet, 19 août, 13 septembre et 13 octobre.
Dans son livre, Yves Chiron, historien, notamment de la papauté et des apparitions mariales, présente les faits, qui, d'ailleurs, ne se limitent pas à ces apparitions de la Reine de la Paix il y a tout juste un siècle.
En effet les ont précédées, en 1915 et 1916, les apparitions de l'Ange aux trois pastoureaux, et les ont suivies les apparitions dont leur survivante - ses cousins, Jacinta et François, sont morts tout jeunes - a bénéficié à Pontevedra et à Tuy.
Longtemps après les faits, lors desquels ont été adressés des messages prophétiques temporels et intemporels, le pape Jean XXIII, quand il était encore cardinal, les a qualifiés, sur place, le 13 mai 1956, de triptyque:
Le premier panneau comprend les trois apparitions de l'Ange aux trois enfants d'Aljustrel. Dans le grand panneau du milieu se trouvent les six apparitions de la céleste Dame de la Cova da Iria. Et sur le troisième, il y a tout ce qui s'en est suivi.
Après avoir lu ce livre factuel et très documenté, le lecteur retiendra que Fatima (terme qui regroupe tous ces événements, même ceux qui ne se sont pas produits au lieu même) délivre surtout un message spirituel: le sacrifice et la réparation.
Pour accréditer ce message spirituel adressé à tous les hommes, la Vierge Marie fera un miracle pour que tous croient. Et, effectivement, croiront tous ceux qui assisteront à la stupéfiante danse du soleil du 13 octobre 1917...
Avant de parler du message spirituel, il convient de parler des prophéties temporelles annoncées et réalisées: les erreurs répandues par la Russie dès 1917, le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, la chute du communisme.
Cette chute suivra de peu l'accomplissement, le 25 mars 1984, par le pape Jean-Paul II, en union avec les évêques du monde entier, de la consécration au Coeur Immaculé de Marie, demandée en vain par Lucia à ses prédécesseurs.
Ce texte parle ainsi de consacrer notre monde humain et d'une manière spéciale les hommes et lesnations qui ont particulièrement besoin de cette offrande et de cette consécration, c'est-à-dire implicitement les pays communistes d'alors.
Le fameux secret, révélé aux petits voyants le 13 juillet 2017 par la Mère de l'Église, selon la belle expression employée par le pape Paul VI, comprend trois parties, dont la troisième ne sera publiée intégralement que le 26 juin 2000.
Les trois parties de ce secret sont:
- une vision, celle symbolique de l'enfer
- un message, celui de la consécration de la Russie au Coeur Immaculé de Marie, pour que celle-ci ne répande pas ses erreurs
- une invitation à la pénitence et une vision du pape souffrant et mourant
A ce sujet, l'auteur publie une lettre que le pape émérite Benoît XVI lui a adressée et où il donne le sens de cette vision du pape souffrant et mourant:
C'est une réalité continuelle que l'Église et le pape sont menacés par les forces du mal.
Même si on peut interpréter la vision sur un événement précis, on peut néanmoins voir en elle également un renvoi à des menaces toujours nouvelles et des dangers qui continuent. Avant tout il est important que l'invitation à la prière, qui aide et soutient le pape et l'Église, reste actuelle après le moment d'alors.
[Le moment d'alors est une allusion à l'attentat contre Jean-Paul II le 13 mai 1981]
Rien de sensationnel donc dans le fameux secret de Fatima, n'en déplaise aux imaginatifs de toutes sortes qui le contestent et qui n'y voient pas ce qui lui est essentiel, à savoir son appel à la conversion et à la pénitence...
La Vierge Marie, lors d'une apparition à Pontevedra, le 10 décembre 1925, dit à Lucia:
Vois, ma fille, mon coeur entouré d'épines que les hommes ingrats y enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, au moins, tâche de me consoler et dis qu'à tous ceux qui pendant cinq mois, le premier samedi se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront un chapelet, et passeront quinze minutes avec moi en méditant sur les quinze mystères du Rosaire, en esprit de réparation, je promets de les assister à l'heure de la mort avec toutes les grâces pour le salut de leur âme.
Yves Chiron, relevant la disproportion entre les pratiques demandées (qui préexistaient à Fatima) et la grande promesse, commente: On pourrait dire que pour favoriser cette pieuse pratique, le ciel fit une sorte de concession à la faiblesse humaine...
Francis Richard
Fatima - Vérités et légendes, Yves Chiron, 244 pages, Artège