Pas d'enclin, ni d'inclination parce que si vous ne tenez pas debout, vous n'irez pas jusqu'au bout... le destin qui vous guette, c'est le déclin... la déclinaison sans raison. Quand on se laisse aller, on finit toujours par perdre pied, par tomber amoureux... et ce n'est pas ce qui peut vous arriver de mieux.
Phase 2 : l'opération
Installez bien votre cœur sur la table d'opération. Vous n'êtes pas cardiologue mais vous pouvez néanmoins devenir psychologue.
Votre cœur bat et n'arrête pas de battre.
Ne vous demandez pas pourquoi il bat, car vous ne serez pas là lorsqu'il cessera de battre...
Ne vous demandez pas non plus pour qui il bat, parce qu'il ne bat pour personne d'autre que vous pour le moment.
Et si vous voulez qu'il batte pour quelqu'un d'autre, il faut l'opérer, c'est à dire lui apprendre à se battre... lui trouver le bon rythme, lui ouvrir les yeux, les oreilles, pour développer ses sens, son intelligence.
Phase 3 : la séparation
De la séparation, vous en faites tout un drame alors que c'est la trame de toute existence.
Ne périt que ce qui est périssable, or vous savez tous que vous êtes périssables. Dès lors pourquoi et de quoi vous vous plaignez ?
Votre dur désir de durer se heurtera toujours à une limite infranchissable : l'arrêt du cœur.
Mais c'est ce qui donne un prix à la vie... cette coupure, cette rupture, cette césure, ne sont pas des ratures mais vos meilleurs points de suture :
Vous ne pouvez pas vivre vraiment intensément sans en découdre... sans rompre le lien.
Phase 4 : la réparation
Vous êtes au fond du gouffre... que puis-je pour vous ?
Ça souffre, ça sent le soufre et alors ?
Ça me rappelle le refrain d'une chanson populaire :
"Je suis l'as de trèfle qui pique ton cœur, Caroline" !
Autrement dit : vous êtes "mal barré" ou mal paré puisque c'est irréparable.
Qu'est-ce que vous espérez ?
Qu'on vous trouve quelques pièces de rechange, qu'on vous greffe un nouveau cœur ? Un pacemaker ?
Je ne suis pas très favorable aux recettes interchangeables.
Pour moi, vous êtes unique, irremplaçable.
Et ce qu'il y a d'unique et d'irremplaçable en vous, ce n'est pas votre cœur, mais votre cerveau.
C'est lui qui décide de ce qui va et de ce qui vaut.
Et que dit votre cerveau ?
Que votre souffrance vaut la peine d'être vécue.
Autrement dit : c'est la souffrance qui répare la souffrance.