On ne le dira jamais suffisamment, la pratique de l'exercice peut conjurer la dépression. Cependant cette étude " historique " présentée dans l'dans American Journal of Psychiatry apporte 2 précisions d'importance : un petit peu d'exercice, et quelle que soit son intensité, suffit déjà à réduire le risque de dépression : ici la démonstration est faite avec 1 heure d'exercice par semaine. Ensuite, l'exercice tien la dépression à distance mais pas ...l'anxiété.
Les chercheurs du Black Dog Institute (Australie) révèlent ici que la pratique d'un exercice régulier même d'intensité modérée peut prévenir le risque de dépression. Il s'agit de plus d'une très large analyse sur les données de niveaux d'exercice et de symptômes de dépression chez 33.908 participants adultes, exempts de symptômes de troubles mentaux ou de conditions de santé physique, suivis durant 11 ans. L'analyse montre que 12% des cas de dépression auraient pu être évités si les participants avaient effectué ne serait-ce qu'une heure d'activité physique chaque semaine. " On sait bien que l'exercice a son rôle à jouer dans la prise en charge des symptômes de la dépression, mais c'est la première fois qu'est quantifié cet effet en termes de réduction du risque de dépression ", commente le Dr Samuel Harvey, auteur principal de l'étude. Enfin, il faut signaler que la majorité de cet effet protecteur est obtenue à faible niveau d'exercice et observée indépendamment de l'intensité.
Pourquoi cet effet protecteur contre la dépression ? A ce niveau plutôt faible d'exercice, les facteurs hormonaux jouent probablement peu sur le cerveau. Les auteurs suggèrent tout simplement que cet effet préventif résulte d'une combinaison des différents avantages physiques et sociaux de l'activité physique.
Et contre l'anxiété ? L'étude a également regardé si l'exercice protège contre l'anxiété. Et si l'exercice régulier est associé à une réduction de l'incidence de la dépression ce n'est pas le cas pour l'anxiété. Les avantages sociaux et physiques de l'exercice ont expliqué une faible proportion de l'effet protecteur. Les mécanismes biologiques précédemment proposés, tels que les altérations du tonus vagal parasympathique, ne semblent pas jouer un rôle dans l'explication de la protection contre la dépression.
Des conclusions importantes en termes de Santé publique : des changements relativement modestes de mode de vie, dans les niveaux d'activité en population générale peuvent entraîner d'importants bénéfices en santé mentale et réduire l'incidence et la prévalence de la dépression en population générale.
" Ces données appellent à l'évidence à intégrer l'exercice dans les plans individuels de santé mentale comme dans les campagnes de santé publique. Et la plupart des avantages pour l'exercice de la santé mentale sont réalisés dans la première heure entreprise chaque semaine ".