Dans deux ou trois heures maintenant sera décerné le prix Nobel de littérature 2017 et je n’ai qu’un souhait (renouvelé chaque année), celui de voir récompensé le génial Roth, Philip Roth. D’aucun parient sur Haruki Murakami, Don DeLillo. Je pense que Roth a toutes ses chances et tous les mérites. Il nous régale depuis tant et tant d’années. Il me semble qu’il a arrêté d’écrire après Némésis (Ed Gallimard, 2012). Magnifique Némésis (comme Exit le fantôme, comme J’ai épousé un communiste, comme La tâche etc.) : Bucky est un grand athlète (javelot) et professeur de gymnastique. Il est atteint de polyo, et culpabilise beaucoup de n’avoir pu participer à la guerre (39-45) et peut-être mourir en héros. Mais sa guerre il l’aura. Une guerre contre cette maladie qui l’a frappé et qui terrasse plusieurs de ses élèves et au-delà, dans tout le quartier, dans tout Newark…
ici il avait déjà un élève comme Donald Kaplow qui brûlait de profiter de ses leçons ; ici, il avait une magnifique plage aménagée et des douzaines de jeunes, plein d’énergie, qu’il pouvait former et encourager ; ici, à la fin de la journée, il avait le grand plongeoir d’où il pouvait faire ses plongeons en toute tranquillité. Ici, il était protégé par le plus sûr des refuges contre le tueur déchaîné dans sa ville. Ici, il avait tout ce don Dave et Jake devaient se passer, et don les gosses du terrain de jeu de Chancellor devaient se passer, et dont tous les habitants de Newark devaient se passer. Mais, ce qu’il n’avait plus, c’était une conscience qui le laissât en repos… »
Si vous n’avez pas encore lu Philip Roth, jetez-vous sur n’importe lequel de ses romans, c’est un délice. Simplicité, humour (et de belles histoires).
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