Une île à la dérive…

Publié le 01 octobre 2017 par Alf Raza

Une île à la dérive…

Maintes et maintes fois dans mes précédentes chroniques je me suis étrillé les doigts en écrivant et décrivant , avec dérision et amertume,  la situation de la Grande île qui est devenue par la force des choses, ou par la volonté de certains, un grand bateau à la dérive, sans timonier mais doté d’une nuée de capitaines! Eh oui! Triste constat mais on en est là actuellement!

Ils ont été nombreux , ceux qui se sont bousculés au portique pour se faire élire à la magistrature (et quelle magistrature!) suprême en 2003, si je ne m’abuse, ils étaient 49 et au rush final ils étaient 33! En ces temps-là on s’était demandé, c’est quoi ce cirque? Pourquoi autant de candidats pour un poste qui somme toute n’est pas si bien payé que ça aux dire d’un certain amiral, côté salaire officiel cela s’entend. Mais au fil du temps, en voyant comment a évolué le pays, on s’est résigné à dire : « tout » ceci explique « tout » cela! Il vaut mieux faire abstraction de parler des pillages des ressources naturelles du pays qui se font au nez et à la barbe des nationaux, les autorités « s’ayant » auto-mutilées pour être aveugles-sourdes-muettes. Évitons aussi les clichés habituels des préposés à « la fonction publique » corrompus jusqu’à la moelle, c’est devenu d’un banal au pays qu’il en est écœurant de s’y étendre. Mais parlons plutôt des « nationaux », de ces compatriotes malagasy qui se sont laissé fourvoyé pour un « ariary » et qui restent apathiques, avachis comme pas possible devant cette dérive catastrophique de leur « navire ».

          

                   Aveugles-sourds et muets!

Si les malagasy ne sont pas sous l’effet d’un fort sédatif, c’est qu’ils sont surement avilis par une drogue des plus destructeurs. Les chiffres parlent d’eux mêmes, en 2016 la Grande île était encore à la traîne au 5 ème rang du classement des pays qui produisent le moins de richesse par habitant! Dit ainsi ça semble faire moins mal! fichtre! Mais les faits sont là: un PIB de 9.524 milliards de dollars pou une population estimée à 24.9 millions d’habitants en 2016, soit un PIB par habitant de 382.241 de dollars. Le désormais « traditionnel » partenaire dans cette dérive qu’est la Banque Mondiale chiffre à 81.8%  le taux de la population en-dessous du seuil de la pauvreté! Rien que ça! le très sérieux PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) dans sa  publication du Rapport sur le Développement Humain en Afrique (RDHA) en 2016 a fait un rapport qui fait état de la situation actuelle en Afrique et qui place Madagascar au 157e rang mondial en termes d’évolution du développement humain, avec un indice de 0,510 aux dernières statistiques de 2014. Voilà, on en est là actuellement et on n’est pas près de sortir de ce bourbier au rythme où on se meut.

Beaucoup diront que l’histoire est un éternel recommencement, car sinon comment expliquer cette nouvelle ( pas sûr que ça soit si nouvelle que ça) pléthore de candidats « potentiels » aux prochaines présidentielles de 2018 qui se sont manifestés ces derniers temps, tous aussi loufoques les uns que les autres. Un « bis repetita placent » apparemment vu l’indolence manifeste de la populace.

Un petit satisfecit peut-être, et non des moindres, est la position de la Grande île dans le classement mondial de la liberté de presse donné par Reporters sans frontières: sur deux ans, l’Île Rouge n’a pas bougée d’un iota! Au 57 ème rang en 2016 et pareil en 2017! Mais c’est vrai que comparé à l’année 2010, au 116 ème rang, c’est déjà un grand bon en avant, et ce malgré ce « code » – scélérat – de la presse en vigueur actuellement où il y a de quoi museler l’homme de la hune de ce navire à la dérive qu’est désormais la Grande Île. Et ce ne sera nullement la clique des magistrats qui feront basculer la balance de la justice en faveur des gens de la presse, eux-mêmes (les magistrats) sont pris dans un bourbiers inextricable dont ils ne sont près d’en sortir! Les feuilletons à plusieurs saisons de la SMM (Syndicat des Magistrats de Madagascar) nous offrent des rebondissements à couper le souffle dont on n’est pas sur d’en voir la fin d’ici peu.  Alors, quid de celui qui arrivera à redresser la barre? Même pas un (ou des) matelot(s) de valide et valable pour botter le c… de ces capitaines d’eau douce avec leurs sextans de pacotille, pogner cette foutue barre, changer de direction et maintenir un bon cap? On peut toujours rêver hein, n’est-ce pas?

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