La "maison E" de l'AFPA : le premier chantier-formation de rénovation économique et écologique

Par Marc Chartier

&

L’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) a souhaité renforcer son implication auprès des professionnels du bâtiment en les accompagnant dans le développement de compétences aptes à répondre aux nouvelles exigences du secteur et de la profession en termes d'économies d'énergie et de développement durable. Cette démarche se traduit par la création de la "maison E", une rénovation type pour l'amélioration des performances énergétiques et la réduction de la facture énergétique d’une maison individuelle.

Si l’éco-construction est de plus en plus encouragée en France, le défi qui se pose aujourd’hui au secteur du bâtiment est celui de la rénovation du parc de logements existants. Ce défi est d’autant plus stratégique que, sur les 31 millions de logements que l’on dénombre actuellement en France, 20 millions devraient être rénovés d’ici 2050, ce qui représente plus de 500 milliards d’euros de travaux, soit cinq années pleines du chiffre d’affaires du bâtiment.

Si le secteur de la construction de la maison neuve (qui, pour l’essentiel, intègre les notions de développement durable) représente 183.000 mises en chantier en 2007, le parc des maisons individuelles existantes s’élève à 13,7 millions de logements qui, pour l’immense majorité, ont besoin d’être réhabilités (source CEQUAMI).

En créant la "maison E" (E comme Économique et Écologique), l'AFPA ouvre un chantier-formation de rénovation "éconologique" qui se veut un exemple de travaux pouvant être réalisés par les bailleurs privés, les bailleurs sociaux et les propriétaires de maisons individuelles.

Cette réhabilitation complète d’un pavillon à Choisy-le-Roi (94) sur deux niveaux, de près de 85 m², dotée d’un jardinet et appartenant à l’OPAC du Val-de-Marne, sera réalisée de juillet à l’automne 2008 par 45 stagiaires de l’AFPA, formés aux techniques actuelles d’éco-construction : plancher chauffant, chaudière à condensation, régulation du chauffage, solaire thermique, systèmes de récupération et d’économie d’eau, régulation de l’énergie électrique, éclairage naturel, ventilation, etc. Tous les corps de métier enseignés à l’AFPA seront représentés, du maçon au carreleur, du peintre en bâtiment au plaquiste, du menuisier à l’électricien en passant par le chauffagiste et le couvreur.

Une fois le chantier terminé, cette maison sera proposée en logement social au sein du parc HLM de l’Opac du Val-de-Marne : une façon de plus pour l’AFPA de contribuer à sa mission de service public visant l’insertion.

Le but de l’AFPA est de faire de ce logement aux multiples contraintes (mauvaise isolation, présence d’amiante, profil très énergivore et orientation nord) une véritable maison modèle en termes d'économies d’énergie et de bien-être pour ses futurs occupants en passant d’une classification proche du niveau G (consommation supérieure à 400 kwh/m2/an) à un niveau B (soit une performance énergétique entre de 86 kwh/m2 par an) grâce à des choix de travaux et d’équipements adaptés :

  • en faisant des choix techniques et économiques en cohérence avec le logement social et en adaptant le chantier aux exigences de la démarche HQE ;

  • en utilisant des produits performants, qui offrent un bon rapport qualité/prix, qui consomment peu d’énergie, qui sont durables, sains et innovants ;

  • en diminuant les nuisances sur le chantier, notamment en matière de déchets générés ;

  • en privilégiant la qualité de vie, plus particulièrement dans le domaine du confort hygrométrique, visuel et acoustique.

Le coût des travaux est estimé à 33,200 euros, avec un retour sur investissement estimé à 14 ans, permettant de passer d’une facture énergétique (chauffage, eau chaude, sanitaire) de 1241 euros/an à 550 euros/an.

Tout au long du projet, de juillet à l’automne, la "maison E" dévoilera régulièrement ses secrets sur un site internet dédié : www.maisone.fr. L’internaute pourra y suivre l’avancée des travaux, s’informer sur les formations aux métiers du bâtiment, réaliser le diagnostic de performance énergétique de sa propre maison (DPE), notamment à l'aide de films vidéo traités sur un ton décalé et volontairement impertinent, ainsi que d’outils pratiques mis à sa disposition.

Plus d'informations