C'était compliqué d'aller voir Charlotte Cardin lors du Festival International de Jazz de Montréal, l'été dernier. Les deux soirs où elle performait, c'était sold-out. C'est par hasard donc qu'on a la chance de l'écouter. Alors qu'Aliocha chantait dans l'intimiste Savoy, la frêle silhouette de la Canadienne s'invite sur scène pour deux duos adorables. Dans la minuscule salle, on écoute les deux voix s'entremêler accompagnées par la guitare du jeune Schneider. On ne savait pas encore qu'elle allait débarquer en France deux mois plus tard.
C'est avec son deuxième EP, Main Girl, que le pays de Gainsbourg découvre la jeune femme. 22 ans, tout en jambe, un physique de mannequin et un petit air de Birkin. La frange touffue, les grands yeux et un air angélique. Cela fait quelques années qu'elle trimbale sa silhouette androgyne au quatre coins du Canada. Là-bas, c'est une star. Une Amy Winehouse made in grand froid. Elle caracole même en tête des ventes iTunes.
The Voice et le velours
Parfois, elle a même traversé l'Atlantique pour faire un saut sur le sol européen. C'est en septembre dernier, dans le sous-sol aménagé d'un hôtel qu'on aura la chance de découvrir les titres de son deuxième EP. Une poignée de titres dans laquelle on découvre toute l'étendue de sa palette vocale, de son univers étendu et éclectique qui traverse les styles : un peu soul, parfois pop, toujours délicat, avec cette pointe d'électro qui ne plombe pas la voix puissante et chaleureuse de la Canadienne ni les notes délicates de piano.
Pour la petite histoire, la jeune femme a tenté l'aventure The Voice (La Voix au Canada). Elle ne gagne pas, mais elle tape dans l'oreille de Garou qui lui propose d'enregistrer un duo sur son album. La magie fera le reste. Aujourd'hui, elle assure les premières parties de Nick Murphy aux États-Unis. Passer de Garou à Nick Murphy, un petit miracle qui n'existe qu'au Canada.
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