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Les Régions de France se retirent des Etats généraux de l'alimentation et de la plupart des événements organisés par le gouvernement. Elles ont pris cette décision lors de leur congrès le 28 septembre. En cause : la confirmation d'une baisse de leur budget de 450 millions d'euros en 2018.
Avec le retrait de ce partenaire de poids, de nombreuses demandes vont rester en suspens. C'est le cas de la mesure phare formulée par la Fédération nationale de l'agriculture biologique (FNAB) : le lancement d'un pacte Etat-Régions-Agence de l'eau pour parvenir à 20% de surfaces cultivées en bio en 2022 et 50% en 2050.
" Le chantier de la transition de notre agriculture a pris du plomb dans l'aile ", regrette le syndicat agricole Confédération Paysanne. Et il ajoute : " Le sabordage inacceptable des aides au maintien bio par le ministre de l'Agriculture et le départ de l'Association des régions de France des Etats généraux de l'alimentation ont considérablement crispé les discussions ".
Rappelons que les aides au maintien bio, qui compensent en partie les surcoûts d'une production favorable à l'environnement, sont distribuées par les régions. Jusqu'à fin 2017, elles sont abondées par le ministère de l'Agriculture. A partir de 2018, les régions devront les financer et beaucoup pourraient décider d'y mettre un terme dans un contexte budgétaire resserré.
Faire payer aux producteurs les stratégies commerciales de l'industrie et de la distribution
Par ailleurs, les agriculteurs ne semblent pas entendus sur leurs problèmes de marge. Au cours des discussions du premier chantier des Etats généraux de l'alimentation, bientôt à son terme, ils tentent une fois de plus de faire valoir la prise en compte de leur coût de revient dans la constitution des prix agricoles. Un nombre croissant d'entre eux vend à perte ou avec des marges quasiment nulles, ce qui accélère la disparition des exploitations agricoles. Selon le ministère de l'Agriculture, entre 250 et 260 fermes disparaissent chaque semaine en France. Les producteurs bio, longtemps épargnés, sont de plus en plus soumis à cette pression sur les prix.
" Dans les conclusions des ateliers, cette prise en compte est contrebalancée par des " indices de marchés " qui continueraient à faire payer aux producteurs des stratégies commerciales irresponsables de l'industrie et de la distribution. De plus, l'Etat ne semble pas vouloir instaurer un mécanisme d'arbitrage concernant les relations entre les producteurs, les industriels et les distributeurs ", poursuit la Confédération paysanne.
" L'Etat doit trancher ", estime le syndicat. Mais jusque-là, les décisions du gouvernement ne sont pas favorables aux petits producteurs.
Laure Chanon
Retrouvez plus d'infos sur les Etats généraux de l'alimentation sur le site www.egalimentation.gouv.fr.