Il s'agit... de mon attente !
Je ne peux décrire ce que je sens, ce que je ressens
C'est un étrange sentiment...
Ça me parle mais j'ai du mal à en parler
J'attends... et en attendant, j'essaye d'explorer ma conscience suspendue entre deux univers : l'intérieur et l'extérieur
À la merci du temps.
Entre le passé qui ne passe plus et l'avenir qui tarde à venir
Aucun des deux ne semble me convenir
J'attends en me disant que le présent n'est pas un présent
Mais le plus insupportable des fardeaux...
J'attends de voir ma porte s'ouvrir
Mon portable, vibrer pour me prévenir
Ou toute la terre m'engloutir...
Encore plus bête qu'un Beckett
J'attends Godot sans faillir
En sachant qu'il ne viendra pas ; tout en me disant : on ne sait jamais !
Il va peut être finir par faire irruption...
Et m'arracher un sourire... jusqu'à ce que la nuit cesse de me nuire.
Mais avec ce genre d'enclos, je ne crois pas qu'on puisse s'enfuir
Je suis retenue prisonnière du temps... j'attends.
Ce n'est pas drôle comme sujet mais mon attente n'est pas sans objet.
J'attends quelqu'un qui ne ressemble à personne
Il a obscurci mon chemin... Assombri mon destin...
Un assassin que j'ai décidé d'assassiner... dès qu'il montrera le bout de son nez.
C'est lui, l'être masqué, auprès duquel j'ai le plus craqué
Je l'aime et je le hais
Il faut que je l'explose, pour ne pas imploser
Je l'attends... pour le tuer.
Interruption volontaire de bassesse.
Mais juste avant d'appuyer sur la gâchette
Je voudrais vous épargner les devinettes
En vous révélant le nom de mon amant.
Méfiez-vous en, parce qu'il peut vous séduire, vous aussi, avec le même genre de romances et confidences...
Il brille par son absence...
Il s'appelle : le temps...
C'est lui qui me prend la tête
Que je m'apprête à lui reprendre...