Bien décidé à engranger davantage de romans de type fantastique et épique, je me suis mis dans la tête, il y a de cela bien deux ans je dirais, de lire un ensemble de romans de différents auteurs mais surtout l'ensemble des romans " La Tour Sombre " de Stephen King.
Sept romans - plus La Clef Des Vents, livre écrit par la suite comme un épisode à part - pour une épopée encore plus longue que le Seigneur des Anneaux. J'ai terminé l'ensemble des huit tomes à savoir plus de 5000 pages !
Beaucoup m'ont dit " attention c'est compliqué " " mais t'es fou c'est trop dur ". Mais j'ai eu le courage de m'y attaquer etje ne regrette pas 🙂 A chaque fin de tome, je me rapprochais toujours un peu plus des personnages, de leur histoire, de Roland, mais surtout de cette légendaire Tour Sombre, et je me rendais compte que je voulais la voir tout autant que les Pistoleros dont j'ai partageais l'aventure au fil de ces pages ! Et j'ai fini par la voir cette Tour Sombre, pour finalement verser ma petite larme après avoir refermé le septième et dernier tome.
Mais chaque chose en son temps. Parlons tout d'abord de l'histoire.
Ecrit sur une période de (oui oui 😉 ), et inspiré par un poème de Robert Browning " Le chevalier Roland s'en vint à la Tour noire ", " La Tour Sombre " retrace les aventures de Roland de Gilead et de ses compagnons Pistoleros qui tentent de trouver la Tour Sombre, point de liaison entre une infinité d'univers, pour sauver tout simplement le monde de Roland et tous les univers parallèles qui sont en train de sombrer. Et oui rien que ça :p
C'est une œuvre assez difficile à classer, mélangeant fantaisie, horreur, western et se trouve être particulièrement élaborée et compliquée. Je vais donc tenter de réaliser un article le plus compréhensible possible.
Au cours de ces 7 tomes, " Le pistoleros ", " Les trois cartes ", " Terres perdues ", " Magie et cristal ", " Les loups de la calla ", " Le Chant de Susannah " et " La tour sombre ", nous suivons les aventures du Pistoleros Roland de Gilead, dernier Pistoleros de son monde, semblable en beaucoup de point au notre mais qui peut être décrit comme étant un Far-West américain où la magie existe. Roland tente désespérément de rattraper un certain homme en noir mystérieux dès les premières pages de ce tome 1. Mais l'aventure ne se résume pas à une chasse à l'homme. Le reste des tomes vont permettre à Roland de rencontrer ses camarades, des nouveaux Pistoleros de différents mondes, afin de former un nouveau groupe, nommé Ka-tet, dont les membres sont : le jeune Jake de New York possédant le pouvoir de Shinning ; Eddy Dean de New York ex-junkie ; Detta/ Odetta/ Susannah Holmes de New York une jeune femme aux multiples visages ; le bafoubafouilleux Ote de l'entre-deux monde un animal doué (presque) de la parole et d'un grand cœur.
Cette fine équipe va parcourir le monde de Roland, et d'autres, à la recherche de cette Tour Sombre, ce qui va les mener dans une aventure pleine de rebondissements mêlant magie, aventure, western et une pointe d'horreur 😉
Voilà ce qu'il en est de l'histoire. Je ne peux bien entendu pas résumer une histoire de 5000 pages en quelques lignes, mais disons que ma description devrait faire une bonne introduction 😀
Tout d'abord, il faut le dire, cette épopée est titanesque ! C'est une œuvre à part, exceptionnelle et, je pense unique ! D'un point de vue général, j'ai ! C'est une histoire fantastique !
King réalise quelque chose d'impressionnant en écrivant sa Tour Sombre sur une période de trente ans. Le monde qu'il nous dépend est fouillé, et très inspiré. De plus, il s'inspire de nombreuses choses en mélangeant les genres, le western, la fantaisie ou encore les légendes Arthurienne. Je dirais même que quelque fois il frôle la science-fiction quand il parle de ce qu'était autrefois le monde de Roland, car ce dernier semble avoir été à un niveau technologique bien plus élevé que notre monde.
Le monde tel qu'il fut autrefois et tel qu'il est dorénavant est passionnant. On découvre au cours des pages la beauté que fut le monde de Roland, la cité de Gilead entre autre, et voir ce qu'est devenu son monde - visiblement après une guerre nucléaire ou quelque chose du genre - fait presque peur. Ce nouveau monde regorge de monstres, de personnes irradiés et de zones mortes. C'est clairement un monde post-apocalyptique que le Ka-tet de Roland parcours.
Mettre en avant la chevalerie représentée par des Pistoleros est une idée géniale. Les fusillades sont bien décrites et les éléments plus horrifiques, bien que peu nombreux, sont bien placés, bien présentés et bien écrits.
Pour ce qui est des personnages, il réussit à créer une équipe attachante. Décousus dans un premier temps, on finit, presque sans s'en rendre compte, à s'attacher à eux. Roland est clairement le plus intéressant, mais que ce soit Jake, Eddy ou Susannah, tous ont leurs qualités et apportent de la profondeur à l'histoire. Sans oublier Ote qui est loin d'être là pour faire du remplissage 😉
On en vient à s'attacher énormément à eux, et lors du dernier tome les événements sont presque déchirants je trouve. La Tour Sombre est en partie une tragédie et cela se ressent énormément dans le 7éme tome.
L'un des points particulièrement intéressant de ce roman est la connexion établie avec énormément d'autres œuvres de Stephen King. On ne retrouve pas moins de seize connexions majeures et seize mineures, avec entre autres des références à Salem, Brume, Shining, Le Fléau, Ça, Insomnie ou encore Désolation. Les connexions sont légions et font vraiment plaisir à voir lorsque l'on connait les romans dont il fait référence. La Tour Sombre montre un aspect " multiverse " des oeuvre de Stephen King.
Toutefois, c'est un élément qui aura son petit effet uniquement si vous connaissez déjà quelques œuvres de King :p
Attention, n'allez tout de même pas croire que La Tour Sombre est parfaite, loin de là mes ami(e)s !
En regardant de plus près, il est clair que de nombreux défauts sont là :p
L'ensemble du monde de Roland est passionnant, mais en y regardant de plus près, il y a tout de même une frustration de se retrouver dans un environnement post-apocalyptique qui donne un rendu tout de même un peu vide. On aimerait plus. Même si ce que King nous donne est bien, il y a quand même un gros manque et on ressent se vide. King nous raconte souvent ce qu'il s'est passé il y a longtemps afin de combler ce manque et pour cela il utilise Roland (pas que lui, mais c'est tout de même celui qui raconte le plus d'histoire au coin du feu dans La Tour Sombre 😉 ). Lorsque le Ka-tet se repose autour d'un feu de camp, Roland raconte ses aventures passées, et ça arrive trop souvent ! De plus ce sont des histoires généralement assez longues, particulièrement dans le tome 4 " Magie et Cristal " où Roland parle d'une de ses aventures avec ses anciens compères et la rencontre de l'amour de sa vie. C'est un passage d'une longueur atroce !
L'un des points faibles de King - et d'après moi il n'avait pas ce défaut dans ces premiers romans - est le fait qu' il tourne toujours autour du pot. Il va commencer à raconter quelque chose et s'attarder sur des détails, pas forcément inintéressants, mais qui en soit n'apportent rien de plus au récit. Vous me direz qu'il faut bien qu'il nous plonge dans l'histoire, et je suis d'accord, mais à faire ces digressions tout le temps c'est fatiguant. Il en fait énormément tout au long de La Tour Sombre 😦 Alors qu'il pourrait aller plus directement à l'action ou à la révélation, il traîne en chemin en nous parlant du décor, des détails d'une tapisserie ou autre. Ce défaut est malheureusement très présent dans La Tour Sombre. Cela peut paraître dur de dire ça, mais on a - de temps en temps pas non plus tout au long de l'œuvre - une impression de remplissage. Je n'ai pas le sentiment que ce soit quelque chose d'intentionnel. En lisant ces livres les uns après les autres on ressent le fait qu'il y a de nombreuses années qui les sépare et que King ne savait pas vraiment où il allait. Je pense que c'est la raison pour laquelle on a l'impression de se retrouver de temps en temps face à des passages " remplissage ". Partant dans certaines descriptions, il revient ensuite dans l'histoire et avance, puis retourne dans sa description pour tourner en rond un temps. C'est dommage, mais comme je l'ai dit, écrire une telle œuvre sans savoir vraiment où on va et en tant d'années je ne suis pas étonné d'avoir cette sensation.
La durée d'écriture de La Tour Sombre et d'ailleurs, selon mon humble avis, la cause majeure des problèmes dans le récit. Cela a généré des passages où il tourne en rond, d'autres un peu vide, un manque d'information sur certains point où il nous met l'eau à la bouche mais en évitant bien d'aller au bout de l'idée, ou encore l'écriture de personnages centraux un temps pour finalement être délaissés sans de réelles explications. Je pense notamment à la sorcière Rhéa dans le Tome 4 Magie et Cristal qui est une part importante du récit, avec beaucoup d'influences, puis plus rien. Le principe du robot Shardik, gardien d'un rayon, qui est un passage où King développe plusieurs idées pour au final ne rien expliquer. Le Roi Cramoisi est teasé tout au long de l'aventure pour finalement ne pas offrir grand-chose lorsque Roland l'affronte. Les boules magiques venant de Maerlyn, avec la treizième noire, ont aussi une grande importance dans l'histoire, mais peu de choses nous sont expliquées ce qui frustre énormément au final. C'est vraiment dommage car il offre vraiment de bonnes idées et de bons personnages mais ne va pas assez loin. Lorsqu'il écrit des nouvelles nous n'avons pas besoin de tout savoir du pourquoi et du comment, et je pense qu'il a trop gardé cette idée dans La Tour Sombre, en offrant plein de choses mais en n'expliquant quasiment rien du tout.
Le dernier petit défaut que je pourrais aborder est le vocabulaire de La Tour Sombre. Stephen King a créé le " Haut Parlé " dans La Tour Sombre - un langage que l'on retrouve un peu dans d'autre de ces romans - afin de donner encore plus de véracité au monde de Roland. C'est un point positif et à la fois négatif. J'ai aimé ce principe où Roland et les membres de son Ka-tete n'aient pas à 100% un langage en commun, et de temps en temps ils s'expliquent leurs expressions et certains mots ce qui intensifie le fait qu'ils viennent de mondes différents. MAIS, il arrive quelque fois au cours du récit, où l' on s'y perd un peu. Le langage est obscur et on déduit généralement la signification, mais dans certain cas on se perd dans ce qu'il raconte et on avance en perdant un peu de cette immersion.
Stephen King nous présente avec son épopée de La Tour Sombre, une quête mélangeant western, fantaisie, horreur, remplie de référence à son univers, ses livres, ses œuvres. Si vous avez lu un grand nombre de ses livres, vous trouverez bon nombre d'indice dans la Tour Sombre, permettant de faire des liens, et au final de ne faire qu'un. C'est une œuvre longue, difficile à appréhender par moment, on se demande même si lui aussi ne s'y est pas perdu certaines fois, mais je trouve que le jeu en vaut la chandelle. C'est une quête unique, et si vous passez le premier livre, vous devez tenir bon et épauler les Pistoleros jusqu'à la fin, car c'est un grand moment.
A mes yeux, la saga de La Tour Sombre vaut un magnifique 16/20 !
C'est une épopée qui n'est pas facile, imparfaite, je vous l'accorde, mais malgré tout je ne regrette pas de l'avoir lu, loin de là ! J'ai même adoré ! Et ça a été dure de dire au revoir à tous ces personnages lorsque j'ai refermé le tome 7 😉
Cette œuvre pharaonique reste impressionnante, de qualité, passionnante et unique, et bien qu'elle soit critiquable en de nombreux points, le plus important est d'y prendre part et de se sentir Pistoleros au côté de Roland et des siens afin de les aider à trouver La Tour Sombre 😉
N'hésitez pas à vous lancer dans l'aventure !
Enjoy !
A bientôt,
D.A.G.
. Une adaptation cinématographique (longtemps repoussé) a fini par pointer le bout de son nez cette année avec Idris Elba incarnant Roland Deschain et Matthew McConaughey jouant l'Homme en Noir. L'aspect intéressant de ce film et que - d'après ce que j'ai pu lire - ce ne sera pas une adaptation directe des romans, mais une suite. En quelque sorte la suite des 7 romans de La Tour Sombre. Vous pouvez voir la bande annonce ci-dessous.
Malheureusement je n'ai pas eu l'occasion d'aller voir le film mais je compte bien le voir un jour pour me faire mon avis. Toutefois, d'après les nombreuses critiques que j'ai pu lire et le succès mitigé du film j'ai tout de même assez peur de ce qui m'attend :p Toujours est-il que quelques rumeurs circulent au sujet d'une suite avec Susannah et Eddie dans un film plus violent. Pourquoi pas :p
Est-ce que certains d'entre vous aurez vu le film ? Si oui qu'en avez-vous pensé ?
. Toujours au sujet des adaptations, une série va aussi voir le jour mais celle-ci sera basée sur les jeunes années de Roland. Adaptation des événements raconté par Roland au cours des différents livres. Je dis pourquoi pas, MAIS, ce n'était pas non plus les événements les plus passionnants dans les livres... donc ça risque de ne pas être super non plus.
. Petite info sur la fin du septième tome de La Tour Sombre. Ce n'est pas un spoiler ne vous inquiétez pas 😉 Il s'avère que Stephen King nous offre une fin intéressante du fait qu'il a écrit quelque chose qui peut s'apparenter à une scène post-générique. Si, si, je vous jure. Et personnellement, j'ai adoré !