Partager la publication "[Critique] 47 METERS DOWN"
Titre original : 47 Meters Down
Note:
Origine : Grande-Bretagne
Réalisateur : Johannes Roberts
Distribution : Mandy Moore, Claire Holt, Matthew Modine, Yani Gellman, Santiago Segura…
Genre : Thriller
Date de sortie : 28 septembre 2017 (e-cinéma)
Le Pitch :
Lisa vient de rompre. Kate, sa sœur, décide alors de l’emmener au Mexique pour lui changer les idées. Sur place, elles se voient proposer l’opportunité de plonger au milieu des requins, dans une cage. Une fois dans l’eau néanmoins, l’expérience tourne au drame quand le câble qui retenait la cage cède brusquement. Prisonnières à 47 mètres de profondeur, entourées de requins, Kate et Lisa n’ont en plus qu’une réserve très limitée d’oxygène…
La Critique de 47 Meters Down :
Les requins constituent toujours une grande source d’inspiration pour le cinéma. Pour les boites spécialisées dans le Z comme The Asylum, qui produit à la chaîne des trucs du genre de Sharknado et pour d’autres maisons de production un poil plus ambitieuses. C’est donc après Instinct de Survie, et sa Blake Lively livrée en pâture à un gigantesque requin que débarque, de manière plus confidentielle, ce 47 Meters Down…
Dans la cage
Nous retrouvons ici Mandy Moore, une ex-pop star aujourd’hui auréolée de succès grâce à la série This Is Us et Claire Holt, prisonnières d’une cage, au fond de l’océan. Deux menaces pèsent sur les jeunes femmes : le manque d’oxygène et les requins. Deux menaces que le film utilise pour instaurer un climat anxiogène et une rythmique en dents de scie. Car si l’introduction, somme toute classique mais efficace, et le dénouement, lui aussi balisé mais assez percutant et sans compromis, contribuent à faire de 47 Meters Down un divertissement plus qu’honnête, force est de reconnaître qu’au milieu, le long-métrage a un peu de mal à garder la tête hors de l’eau. Mais heureusement, cela ne dure pas grâce à quelques trouvailles scénaristiques assez conventionnelles elles aussi mais suffisamment bien orchestrées pour repousser l’ennui au large. Pur huis-clos, dans l’eau, qui compte beaucoup sur ses deux excellentes comédiennes, 47 Meters Down prend des risques et s’impose au bout du compte comme un exercice de style cinématographique potentiellement éprouvant si tant est que l’on ait la phobie des requins où que l’idée de se retrouver enfermé au fond de l’eau constitue une source d’angoisse. Car la bonne idée du film est là : jouer sur deux tableaux à la fois. Les requins et le manque d’air. Quand ce ne sont pas les premiers qui passent à l’attaque, les héroïnes suffoquent. Ainsi, le métrage rebondit régulièrement, et propose des scènes pas toujours aussi tendues que désirées mais souvent très bien calibrées.
Deep Blue Sea
Dans la lignée de Open Water et ses deux plongeurs oubliés en plein océan et de The Reef, 47 Meters Down ne se pose pas comme une nouvelle référence du genre mais fait preuve de suffisamment de sérieux pour convaincre dans sa globalité. Au point même de constituer un divertissement de qualité pour toutes celles et ceux qui déplorent que les requins soient souvent assez mal exploités au cinéma. Surtout qu’en l’occurrence, l’aspect de ces derniers a relativement été soigné. Beaucoup plus inspiré que pour son précédent long-métrage, le fadasse The Door, le réalisateur Johannes Roberts parvient à brillamment mélanger prises de vues réelles et effets-spéciaux et s’arrange pour que son film conserve une patine assez réaliste qui lui sied à merveille et renforce en cela l’angoisse et l’horreur. Sans trop en faire, juste ce qu’il faut, il orchestre une montée en puissance qui trouve autant de points d’orgue dans les attaques des squales, mais ne néglige pas la relation entre les deux personnages, conscient de l’importance d’encourager chez le spectateur aussi bien l’épouvante que l’empathie. En somme, 47 Meters Down, si il n’est pas parfait et s’avère, malgré sa courte durée, un poil trop long, fait montre d’un sérieux et d’une application plutôt rares dans le genre. Son refus de céder à tout sensationnalisme trop facile renforçant brillamment cette impression.
En Bref…
Un film de requins qui fait le job, avec une application rare, basé sur un concept aussi simple que redoutable. Pas une nouvelle référence mais assurément l’un des meilleurs représentants du genre que l’on ait vu ces dernières années.
@ Gilles Rolland