Le harcèlement sexuel au travail peut mener à la dépression, alerte cette étude danoise menée sur plus de 7.000 employés de plus de 1.000 organisations. Ses conclusions présentées dans la revue BMC Public Health révèlent non seulement l'incidence élevée du harcèlement sexuel (4% chez les femmes) mais aussi l'effet direct et mesurable du harcèlement, que ce soit de la part de clients ou de collègues de travail, sur les scores de dépression.
Les chercheurs du National Research Centre for the Working Environment, de l'University of Southern Denmark et de l'Université de Copenhague ont interrogé 7.603 employés, actifs donc, âgées de 18 à 64 ans, sur leurs expériences éventuelles de harcèlement sexuel de la part de leurs collègues ou de clients au cours des 12 derniers mois. Les participants faisaient partie des cohortes the Work Environment and Health in Denmark cohort study (WEHD) et the Work Environment Activities in Danish Workplaces Study (WEADW). Les symptômes de dépression des participants ont été évalués à l'aide d'une échelle en 50 points, le Major Depression Inventory (MDI). L'analyse montre que :
- 4% des femmes et 0,3% des hommes ont signalé avoir été victimes de harcèlement au cours des 12 derniers mois,
- Les participants ayant signalé avoir été victimes de harcèlement de la part de clients présentent un score supérieur de 2,05 points dépression et de la part de leurs collègues, un score supérieur de 2,45 points.
Un résultat sans surprise : le harcèlement sexuel peut donc favoriser le développement de symptômes dépressifs, concluent les auteurs, même si leur évaluation " transversale " ne montre pas que le harcèlement a précédé les symptômes de dépression. Un résultat cependant logique et cohérent avec les conclusions d'études précédentes ayant montré que le harcèlement sexuel peut avoir des effets néfastes sur la santé mentale, dont sur le développement de l'anxiété et de la dépression.
Des initiatives psychologiques possibles sur le lieu de travail ? Les chercheurs n'identifient ici aucune différence d'association entre le harcèlement sexuel et les symptômes dépressifs en cas d'initiatives psychosociales sur le lieu de travail, comme par exemple l'accès à un psychologue sur le lieu de travail.
En conclusion, les chercheurs soulignent que le harcèlement sexuel ne doit pas être toléré, bien évidemment par les employeurs et espèrent que cet aperçu des effets du harcèlement sur la santé mentale va contribuer à sensibiliser les employeurs et les professionnels de santé au travail. Les employés également : t oute personne qui subit un harcèlement sur le lieu de travail sous quelque forme que ce soit, doit se sentir capable et libre de le signaler.