Pour accélérer la résorption de cette fragilité, les autorités européennes sont passées à l’action depuis un an. Les stress-tests et les audits menés par la BCE ont obligé les acteurs les plus fragiles à renforcer fortement le niveau de leurs provisions en 2016, donc à se recapitaliser. Les autorités européennes ont aussi accepté que l’Italie injecte de l’argent public pour accélérer cet assainissement, comme elle l’a fait avec Monte Paschi, et ce sans même imposer que les porteurs de dettes seniors n’enregistrent de pertes. Enfin, les marchés ont été prompts depuis le début de l’année à soutenir la recapitalisation de banques dont la situation était moins critique.
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Plus solide dans son ensemble, le secteur bancaire doit parallèlement surmonter un double défi, structurel et sociétal : piloter la transformation digitale et la transition énergétique. Les évolutions technologiques bouleversent la nature de la relation client, avec pour conséquence la baisse des barrières à l’entrée, une clientèle potentiellement plus volatile et une pression sur les revenus. Les banques font face à de nouveaux acteurs entrants, comme les fintechs ou les leaders digitaux, les fameux GAFA, qui se distinguent par certains atouts : agilité, expertise digitale, capacité de traitement et d’optimisation des datas. Tout l’enjeu pour les acteurs traditionnels du secteur est non seulement de rester au niveau technologiquement, mais aussi d’imaginer le mode partenarial le plus efficace avec les nouveaux entrants. Une ‘révolution culturelle’ est à impulser au sein des banques, technologique, humaine et managériale, pour repenser la relation client. Ce dernier est plus que jamais au centre de l’offre et libre de son mode d’interaction avec sa banque.
Enfin, les banques sont au cœur du défi de la transition énergétique. Les changements climatiques induisent de nouveaux risques pour le secteur. Si l’exposition des banques françaises aux risques physiques liés au changement climatique est modeste, les risques de transition sont, eux, non négligeables. Les banques françaises financent des secteurs d’activité dont les acteurs sont directement exposés aux risques de transition, tels le secteur des transports, l’automobile et les utilities.
A propos de l'auteur : Patrick Goux est analyste banques chez Groupama Asset Management.