Comment avoir plus d’impact dans vos présentations en s’adaptant aux cinq sens de votre auditoire.

Publié le 02 octobre 2017 par Frederic Canevet @conseilsmkg

J’ai le plaisir de recevoir Romain Grandjean du blog Réussir ses Présentations.

Dans cet article, Romain nous explique comment réaliser des présentations en faisant appels aux sens de vos interlocuteurs. 

Comment avoir plus d’impact dans vos présentations en s’adaptant aux cinq sens de votre auditoire.

Chaque être humain possède un sens prédominant.

Certaines personnes sont plus « visuelles » (sens de la vue), d’autres sont plus « auditives » (sens de l’ouie)–, plus « kinesthésiques » (sens du toucher), plus « olfactives » (sens de l’odorat) ou encore plus « gustatives » (sens du goût).

Ce qui signifie par exemple que si vous parlez à une personne dont le sens visuel domine à 60%, vous avez moins de chance de capter son attention si vous ne faites pas référence à ce sens.

En apprenant des techniques simples de communication, vous pouvez utiliser des outils comme un vocabulaire et une gestuelle adaptés au profil de la personne avec laquelle vous échangez.

Mais cela est valable pour une discussion en tête à tête.

Dès lors que vous vous adressez à un groupe, comment être certain de toucher l’ensemble de votre auditoire ?

C’est ce que nous allons révéler dans cet article pour vous aider à maximiser l’impact de vos présentations orales avec ou sans l’appui d’un outil du type Keynote ou PowerPoint.

Le secret des Bestsellers… flatter le sens !

J’aimerais tout d’abord vous parler de Bestsellers.

Qu’est-ce qui fait qu’un roman devient un Bestseller, c’est à dire un livre qui cartonne ?

Comment font les écrivains au-delà de leur plume pour à chaque fois écrire un livre qui va avoir un succès retentissant ?

Les meilleurs orateurs et les meilleurs écrivains qui arrivent à avoir des discours qui touchent le plus grand nombre et à écrire des romans qualifiés de Bestsellers ont une particularité, un dénominateur commun. Ils s’adressent à tous les profils :

  • Visuel,
  • Auditif,
  • Kinesthésique,
  • Olfactif,
  • Gustatif.

Je ne dis pas que c’est une recette miracle, mais plutôt des techniques de communication hypnotique utilisées pour capter l’attention d’un maximum de personnes.

Les meilleurs communicants ont simplement développé les compétences pour s’adresser en même temps à une majorité de profils.

Je vous offre mon guide 

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Lorsque vous donnez une présentation, votre objectif principal est de transmettre votre message, mais sans tenir compte des sens dominants de l’être humain, vous pouvez rapidement saturer une partie du public et la faire décrocher.

Si vous cherchez des exemples de présentations qui utilisent cette technique, vous pouvez regarder les très populaires Keynotes d’Apple :


Ces Keynotes sont méticuleusement préparées.

Elles utilisent bien sûr beaucoup d’autres techniques, mais vous pourrez noter que celles que je vais vous décrire en font partie.

J’ai toujours été impressionné par le côté hypnotique de leurs Keynotes alors que l’on parle d’un sujet à l’origine destiné aux geeks.

Je vous propose maintenant de détailler sens par sens comment adapter vos présentations pour toucher un maximum de personnes.

L’ouïe

Le premier sens sollicité par un public est généralement l’ouïe.

C’est simple. Vous parlez, votre public vous écoute.

Commençons par des principes de bases.

Pour solliciter correctement ce sens chez une personne, vous devez vous exprimer clairement et simplement, car au-delà d’être écouté, vous devez être compris par un maximum de personnes.

Plusieurs aspects peuvent être travaillés pour vous améliorer.

  • Premièrement, entraînez-vous sur le volume de votre voix.
    • Certaines personnes ont une tendance naturelle à parler fort, pour d’autres, c’est l’inverse, leur volume sonore est trop faible ou leur voix est trop grave et ne porte pas. Ce qui est mon cas d’ailleurs .
    • Il est gênant d’entendre une personne parler trop fort et il en est de même si vous devez demander à une personne de répéter parce qu’on n’entend pas ce qu’elle dit.
    • De même sachez que l’énergie pour paler ne permet pas de tenir “non stop” pendant des heures. Si votre intervention dure plus longtemps, pensez par exemple à inclure des pauses (ex: Question / Réponses, une mini vidéo…).
  • Deuxièmement, gérez l’énergie et l’intonation de votre voix.
    • En effet, une voix monotone va rapidement endormir le public. Entrainez-vous à ponctuer (moduler ?) votre voix en fonction de votre discours.
    • Il faut des moment où l’on peut murmurer, se confier… d’autres où l’on va déclamer…
  • Troisièmement, travaillez beaucoup votre discours.
    • Ne l’apprenez pas par cœur, car vous ne réciterez jamais un texte.
    • Par contre, le fait de s’entraîner à parler vous permet de trouver les mots importants, les formules, le sens, la logique.
    • Tenez un carnet de notes que vous pourrez emporter avec vous le jour de votre présentation si vous en ressentez le besoin ou si vous n’avez pas de support numérique (présentation PowerPoint). Ce support peut simplement vous rassurer.
    • Une astuce est de noter sur une feuille A4 cartonnée pliée en 4, afin de la faire tenir dans votre main.

La petite astuce de pro : Enregistrez-vous pour écouter votre voix avec votre smartphone afin de vous ré-écouter. En effet l’enregistrement à l’intérêt d’être impartial et révélateur.

L’autre astuce est de faire attention au jargon (termes techniques, anglicismes…), voir de le surpprimer.

Même si vous vous adressez à des spécialistes d’un secteur, ayez toujours à l’esprit qu’il n’y a peut-être pas que des spécialistes qui vous écoutent ou que tout le monde ne connaît pas le vocabulaire d’un domaine spécifique.

Préférez un vocabulaire compréhensible par tous.

J’ai assisté à des présentations de thésards, d’experts… qui, totalement impliqués dans leur sujet, utilisait un vocabulaire très technique.

Le public aguerri sur le sujet n’avait pas de difficulté à suivre mais l’autre partie du public plus novice était incapable de comprendre.

Ces scientifiques perdaient donc une partie de leur public et ne diffusaient pas largement les messages qu’ils avaient mis plusieurs années à trouver.

Est-ce que vous trouvez cela cohérent ? Passer 5 ans de sa vie et trouver des réponses sur des sujets importants pour notre monde, mais ne laisser qu’un impact minimum le jour où l’on dévoile ses recherches.

La pédagogie, c’est en partie le fait de s’adapter à son auditoire.

Préférez les phrases courtes. Il est compliqué de suivre de très longues phrases sans perdre le fil.

Quelques modèles à suivre

Pour vous inspirer, vous pouvez regarder des vidéos de présentateurs qui par leur discours accessible et leur aisance sur scène sont de vrais modèles. Voici quelques exemples. Et dites-vous bien que tout est question de travail. Vous pouvez vous améliorer en vous entrainant régulièrement.

  • Steve Jobs : Le gourou de l’informatique côtoyait chaque jour son équipe de geeks.
    • Tous parlaient un jargon que seul un public informaticien était en mesure de comprendre.
    • Pourtant, Steve Jobs adoptait un discours clair et compréhensible par tout le monde lors de ses Keynotes ou même de ses interviews.
    • Il allait même bien sûr au-delà, en projetant le public dans l’utilisation de ses produits. Steve Jobs utilisait également le silence à merveille.
    • Car au même titre que l’on entend les sons, nous entendons également les silences. C’est un outil magique pour recentrer l’attention sur vous.

Le visuel

C’est indiscutablement un point d’amélioration gigantesque pour les milliers de présentations PowerPoint créées chaque jour.

Les diapositives sont chargées de texte et représentent l’antisèche des présentateurs.

C’est un calvaire pour le public.

Ce phénomène porte même le nom de « la mort » par PowerPoint.


Death by PowerPoint de Alexei Kapterev

Le profil visuel ne trouve pas son compte si vous chargez vos présentations PowerPoint de textes que vous allez en plus lire au moment de présenter.

Le cerveau de l’auditoire va commencer par essayer de vous écouter et lire en même temps.

Il va décrocher dans les minutes qui suivent votre présentation, car il lui sera impossible de porter son attention sur les deux.

Pour vous adresser au profil visuel, vous devez lui proposer à la place du texte, le maximum d’éléments graphiques : photos, dessins, diagrammes, vidéos, …

Construisez des diapositives visuelles. Rien d’autre que des images, quelques mots ou un résumé de ce que vous venez de dire.

L’objectif des diapositives est de soutenir votre discours par quelque chose de visuel. Cela va aider votre public à mémoriser vos messages.

Dans la mesure du possible, pensez aussi à mixer les supports comme passer une vidéo par exemple.

En plus de rythmer votre présentation, cela va ravir les profils visuels.

C’est certainement le sens le plus simple à solliciter et c’est tant mieux, car c’est la dominante la plus répandue.

Le kinesthésique

  • Le non verbal

Prenons une petite astuce des Keynotes Apple, parce qu’elles sont très connues et parce que je les ai beaucoup étudiées.

Les présentateurs d’Apple comme Craig Federighi se frottent les mains avant de commencer une démonstration.

Ce geste évoque l’excitation, l’impatience, le plaisir de toucher comme si on préparait ses mains pour l’expérience du toucher.

Il lui arrive aussi d’arriver en courant.

Ces gestes sont forcément perçus par le public et favorisent l’envie de toucher, de vivre cette même expérience. Celui-ci sera tenté d’aller dans un Apple Store pour toucher le produit à son tour.

Attention à ne pas no plus trop en faire, comme Steve Ballmer :


 
  • Le toucher, le vrai

Une autre astuce est de prévoir de faire circuler un objet dans le public, vous allez ravir les profils à dominance kinesthésique qui se souviendront à coup sûr de cette expérience du toucher.

Par exemple, dans le cadre de réunion professionnelle, une astuce consiste à demander aux personnes d’échanger leurs cartes de visites pour faire du networking. Cependant, lorsque vous faites cela vous devez savoir qu’une partie des personnes ne vont plus suivre votre discours, et que durant cette période d’échange de carte (5 à 10 mins) 90% des personnes ne vont plus vous écouter.

  • Les démonstrations

Une autre technique très performante est de faire des démonstrations de vos produits ou de vos services.

Vous devez en parler puis le montrer.

Cela va également ravir les profils à dominante kinesthésique, car ils retiennent l’expérience même s’ils ne touchent pas eux-mêmes.

Ils sont sensibles aux choses concrètes.

Il est facile de préparer une courte démonstration ou une courte vidéo de son produit en pleine utilisation.

Attention  à l’effet démo : c’est à dire que si tout se passe bien lors de répétitions, en situation il faut bien anticiper et surtout ne pas sortir de son script de démo.

Parfois dans les présentations certaines personnes préfèrent proposer des diapositives plutôt qu’une démonstration de ses produits. Or les gens préfèrent du “live”, car s’ils sont venus c’est pour voir un produit en vrai, pas une vidéo !

Souvenez-vous qu’une partie de votre auditoire a besoin de vivre l’expérience même si c’est par procuration (ou par votre intermédiaire)

L’olfactif et le gustatif

Les sens olfactifs et gustatifs sont plus subtils à solliciter lors d’une présentation orale.

Mais comme nous avons plus d’une corde à notre arc, étudions plusieurs techniques.

Tout comme les kinesthésiques, ils seront sensibles à l’expérience qui pourrait leur rappeler des odeurs ou des goûts.

Des photos ou des vidéos aideront.

Par exemple, une grande photo de plage leur rappellera des odeurs de la mer où ils sont allés cet été.

Vous pouvez également utiliser deux techniques de communication hypnotique très efficace.

  • Le non verbal pour les gustatifs et les olfactifs

Le goût peut être éveillé en proposant des gestes gustatifs.

Par exemple, passer sa langue sur ses lèvres, piailler comme pour montrer que c’est appétissant ou des gestes gustatifs de dégout comme le “Erk tout, mais pas ça”.

Je retiendrais le “Erk” de Steve Jobs lors de la présentation de l’iPhone au moment où il parle du stylet. Absolument génial.

  • Le verbal

Pour le verbal, vous pouvez utiliser du vocabulaire faisant référence au sens gustatif et au sens olfactif. Encore une fois, cela va ravir votre public qui aura ces dominantes.

La synthèse : Mixer les sens dans son vocabulaire

Comme j’aime le concret, je vous donne des exemples de vocabulaire en fonction des sens.

Lorsque vous préparez votre discours, pensez à mixer ce vocabulaire.

Naturellement, chaque profil va être plus attentif et mieux mémoriser le vocabulaire correspondant à son sens prédominant.

Quelques exemples en fonctions des canaux de communication :

  • Pour les auditifs : « Ecoutez-moi. J’ai quelque chose à vous dire ».
  • Pour les visuels : « Regardez-moi. J’ai quelque chose à vous montrer ».
  • Pour les kinesthésiques : « Observez cette matière, elle est incroyablement douce ». « Je saisis parfaitement vos propos ».
  • Pour les olfactifs : « Je sens bien la nuance de tes propos ».
  • Pour les gustatifs : « Voici des propos difficiles à avaler ». « Beurk je déteste ça ! ». « Quels délicieux propos ».

Il suffit d’utiliser du vocabulaire simple, mais directement lié aux 5 sens. Avec un peu de pratique, c’est une habitude facile à mettre en place au quotidien et pour vos présentations.

Conclusion

L’importance de s’entrainer

Faites-en un jeu.

Il parait qu’il faut 30 jours pour mettre en place une habitude.

Vous pouvez par exemple définir un plan d’action dans lequel vous essaierez de mixer le vocabulaire en faisant appel aux cinq sens dans vos conversations de tous les jours.

Retenez que plus vous faites appel à tous les sens, plus vous allez garder l’attention de votre public. Pour cela vous pouvez utiliser :

  • Les mots faisant référence au cinq sens
  • La communication non verbale avec vos gestes. Le mouvement de vos mains, ceux de votre bouche
  • Le vécu en partageant l’expérience par des démonstrations ou en faisant passer un objet au public
  • Des diapositives visuelles et uniquement visuelles
  • Une voix maitrisée et rythmée
  • Un vocabulaire simple et accessible

Si vous réalisez une présentation à enjeux, vous devez mettre toutes les chances de votre côté.

Je pose régulièrement la question aux entreprises. Connaissez-vous l’impact de vos présentations ? L’impact financier ? L’impact sur l’image de votre société ?

Il est dans la majorité des cas très important.

Et vous quel est votre sens prédominant ? Partagez vos expériences dans les commentaires.

Vous voulez aller plus loin ?

Si vous voulez de l’aide pour réaliser des présentation orales plus convaincantes, vous pouvez prendre contact avec Romain Grandjean ou tout simplement consulter ses astuces de prise de parole en public sur son blog Réussir ses Présentations.