C'est l'histoire d'un dialogue de sourds.
Impossible à comparer à notre propre situation pour plusieurs raisons.
Dans 5 jours, un référendum, souhaité par 80% de la population espagnole, aura,
ou pas...
lieu.
On y posera(it) la question toute simple: "Voulez-vous que la Catalogne devienne un État indépendant sous forme de République?".
La lourde main judiciaire de l'Espagne ne l'entend pas ainsi. C'est comme deux tête écoutant la même musique mais y entendant complètement autre chose, chacun de son côté. Le gouvernement de Barcelone en est un indépendantiste. Ils ont décidé de tenir référendum après consultation très populaire de la population sur le sujet. L'Espagne a sorti les griffes. La souveraineté n'existe pas du point de vue de l'Espagne. Le référendum est illégal et anticonstitutionnel selon l'Espagne. Se séparer ne peut même pas être une arrière pensée.
On arrêté des dirigeants, on a fait des perquisitions par centaines, on a saisi 10 millions de bulletins de vote référendaires personnalisés. La garde civile, en mode guerre civile, s'est physiquement imposée dans les bureaux voulant s'organiser pour le vote du 1er octobre. Les bâtons sont dans les roues depuis le jour de l'approbation du référendum par le parlement régional catalan, le 6 septembre dernier.
Une pluie d'injonctions de cour, des visites de police dans des imprimeries afin de stopper les machines, des permanences politiques démantelées, des saisies de tracts aussitôt passés à la déchiqueteuse, sans oublier une tutelle sur les finances régionales et des citations à comparaître pour quelques 700 maires sur un millier en Catalogne. 700 maires qui avaient accepté de collaborer au vote référendaire prévu pour le 1er octobre prochain.
14 représentants des mouvements indépendants ont été sommairement envoyé en prison.
Le totalitarisme ne ferait pas mieux.
C'est une chanson étouffée que l'on chante là-bas en ce moment. C'est d'une lourde mélancolie. J'ai une cousine à Barcelone dont l'époux est Catalan. Ils se sentent violés en ce moment.
Pour Madrid, l'Espagne est indivisible et ne peut être décidé autrement que seulement si toute l'Espagne y met son droit de vote. Le vote du 1er octobre serait fait seulement en Catalogne. Ce qui semble assurer l'indépendance et l'autodetermination. La termination aussi, de la Catalogne en Espagne.
Ce que Madrid juge antidémocratique.
Folie et chimère.
Ce qui est bien réel, peu importe si il y a référendum ou pas, c'est le divorce entre Espagnols et Catalans.
Divorce moral et sociétaire entre deux frères qui ne s'entendent plus.
Ou qui n'entendent plus la même musique en même temps.
Le divorce est certain.
Comment vivront-ils les jours prochains?
Comment vivront-ils les lendemains?
De quoi aura l'air le 1er octobre prochain?