" Nous ne devons pas oublier que nous sortons d'une législature exceptionnellement difficile. Je suis donc heureuse que nous ayons atteint les objectifs stratégiques de notre campagne électorale. Nous sommes le premier parti, nous avons un mandat pour former le prochain gouvernement et il ne peut y avoir de gouvernement de coalition contre nous. (...) Nous espérions un meilleur résultat. Nous sommes face à un nouveau grand défi, l'entrée de l'AfD au Bundestag. Nous allons reconquérir ces électeurs et ces électrices. " (Angela Merkel, le 24 septembre 2017).
Je reste toujours étonné par la manière qu'ont les journalistes de commenter les résultats des élections. Ce fut le cas pour les élections fédérales en Allemagne, autrement dit, les élections législatives, qui ont eu lieu ce dimanche 24 septembre 2017 et dont le scrutin fut clos à 18 heures.
Car il faut toujours revenir aux fondamentaux. L'objectif des élections législatives dans un pays, c'est d'élire une assemblée qui soutiendra un gouvernement qu'on pourra donc qualifier de démocratique si l'élection de l'assemblée a été libre, sincère et à bulletins secrets.
Or, les résultats des élections en Allemagne sont très clairs : la Chancelière sortante, Angela Merkel, a gagné son pari du quatrième mandat. C'est donc, concrètement, une victoire historique que seuls ont pu obtenir Konrad Adenauer et Helmut Kohl, c'est-à-dire les deux plus importants chanceliers de l'histoire démocratique de l'Allemagne.
Évidemment, en m'exprimant ainsi, je pourrais avoir l'impression de dire l'essentiel mais j'oublierais le principal sur le plan politique : la victoire de la CDU-CSU, si elle est bien réelle (la coalition de centre droit est bien arrivée en tête et est appelée à gouverner), est très décevante malgré tout en nombres de voix (le score le plus faible) et risque le service après-vente de cette victoire risque d'être très laborieux.
Pourquoi ? Parce que l'autre événement de ces élections allemandes, c'est l'arrivée massive au Bundestag de députés de l'AfD (Alternative pour l'Allemagne), le parti d'extrême droite qui a fait toute sa campagne sur les thèmes d'islamophobie et d'opposition forcenée et obsessionnelle à toute immigration et en particulier à la politique d'accueil des réfugiés mise en place par Angela Merkel depuis deux ans. Alice Weidel, la coprésidente de l'AfD, a d'ailleurs annoncé qu'elle voulait rapidement créer une commission parlementaire pour enquêter sur Angela Merkel et que ses amis feraient tout pour lui nuire.
Donc, cette victoire d'Angela Merkel est effectivement bien en demi-teinte, mais il faut quand même bien replacer les priorités : son objectif a été atteint, elle continuera à diriger le gouvernement allemand, en principe pour les quatre prochaines années. Ce quatrième mandat commencera donc nécessairement dans une ambiance de fin de règne mais elle continue aussi à bénéficier d'une image très solide et surtout, d'une absence de personnalité de son parti qui pourrait se positionner comme un dauphin incontestable.
Revenons un peu plus dans les détails.
1. Le mode de scrutin
Avant d'évoquer les résultats en détails, quelques explications sur le mode du scrutin. Inutile de dire que c'était très difficile de connaître à la clôture du scrutin la configuration exacte du Bundestag et encore moins le nombre exact de députés !
Le scrutin est double : pour (à peu près) la moitié des députés, le scrutin est de type britannique, scrutin majoritaire uninominal à un tour, le candidat placé en premier dans sa circonscription est élu (même s'il n'a pas la majorité absolue) ; pour (à peu près) l'autre moitié des députés, le scrutin est à la proportionnelle intégrale dans chaque région (Land) avec un seuil de 5% au niveau national (ce seuil avait empêché les centristes libéraux du FDP d'obtenir une représentation nationale aux précédentes élections du 22 septembre 2013, avec seulement 4,8%).
Concrètement, cela signifie que les électeurs allemands (ce 24 septembre 2017, ils étaient 61 675 529 électeurs) doivent voter deux fois, une fois pour les candidats au scrutin majoritaire et une fois au scrutin proportionnel. On peut évidemment ne pas choisir le même parti pour ces deux votes.
J'ai écrit "à peu près", car c'est l'expression qui prévaut ici et qui montre la complexité du scrutin. Le nombre de députés élus au scrutin majoritaire est fixe et normalement, devrait être de moitié de l'assemblée, soit 299. Le nombre minimal de députés est donc de 598.
Mais en fait, les calculs pour attribuer les sièges du scrutin proportionnel sont tels qu'il faut souvent rajouter des sièges pour acquérir la "bonne" proportionnalité. En effet, la proportionnalité concerne tous les sièges du Bundestag, pas seulement ceux pourvus avec le scrutin proportionnel, si bien qu'il peut y avoir des partis qui ont trop de députés déjà élus au scrutin majoritaire et dont le nombre est supérieur à sa représentation proportionnelle. Résultat, comme on ne peut pas retirer à ce parti des sièges pourvus au scrutin majoritaire, on attribue des sièges supplémentaires aux autres partis pour corriger la répartition (des mandats appelés Überhangmandate). C'est donc une véritable usine à gaz mise en place avec le nouveau code électoral de 2013.
En clair, en 2013, il y a eu en tout 631 sièges attribués (au lieu des 598) et en 2017, si j'en crois les derniers résultats qui paraissent définitifs (sous réserve que je me trompe), il y en a 709 !
Enfin, sur ce mécanisme, je fais aussi la même remarque que lors des élections législatives au Royaume-Uni : l'Allemagne a donc 709 députés en 2017, bien plus qu'en France (un petit moins si l'on rapporte ce nombre au nombre d'électeurs inscrits). Le Royaume-Uni a aussi plus de députés dans sa chambre basse qu'en France pour une population équivalente.
Je fais cette remarque pour dire que deux grand pays dont on ne critiquera jamais ni le caractère et la tradition démocratiques ni l'efficacité de sa gouvernance ont un nombre de députés pas moins pléthorique qu'en France. La proposition de réduire le nombre de parlementaires en France ne réduira ni la défiance des électeurs par rapport à la classe politique ni même les coûts de la démocratie (puisque l'objectif serait de donner plus de moyens aux parlementaires restants). En effet, cette mesure est surtout démagogique et aura peut-être même du mal à se mettre finalement en place après les élections sénatoriales de ce même dimanche 24 septembre 2017 ( j'y reviendrai).
2. Les résultats en voix et en sièges
La participation électorale a été de 76,2%.
Six partis se répartissent les sièges du Bundestag.
La CDU-CSU (centre droit) a obtenu 33,2% des voix et 246 sièges (dont 46 pour la CSU).
Le SPD (sociaux-démocrates) a obtenu 20,4% des voix et 153 sièges.
L'AfD (extrême droite nationaliste) a obtenu 13,0% des voix et 94 sièges.
Le FDP (centristes libéraux) a obtenu 10,7% des voix et 80 sièges.
Die Linke (la gauche extrémiste) a obtenu 9,1% des voix et 69 sièges.
Die Grünen (les Verts, écologistes) ont obtenu 9,0% des voix et 67 sièges.
Donc, en tout, il y a 709 députés et la majorité absolue est de 355.
95,4% du vote populaire qui s'est réparti vers les six principaux partis sont donc représentés au Bundestag. Cette grande proportion est due non seulement au mode de scrutin mais aussi (et surtout) au comportement des électeurs qui n'ont pas dispersé leurs voix en les portant sur des petites formations (au sens du mode du scrutin, à savoir représentant moins de 5% des électeurs au niveau national).
3. La CDU-CSU
Comme je l'ai écrit, le parti d'Angela Merkel est arrivé en tête du scrutin et donc, le contrat a été rempli, cette alliance dirigera le prochain gouvernement dans la mesure où aucune coalition ne l'incluant pas ne pourra s'y opposer.
En revanche, le score de 33,2% est très faible par rapport aux espérances : les sondages attribuaient plutôt 35-36%. C'est l'un des pires scores historiques (en 1949, 31%) et c'est 8,3% de moins qu'en 2013. En sièges, le parti majoritaire a perdu 65 mandats (mais avec un nombre total différent, voir plus haut). C'est donc un échec relatif et une victoire non relative.
Pourtant, Angela Merkel a montré un bilan assez enviable de sa politique : un taux de chômage de seulement 5% de la population active (en France, c'est le double !) et des finances publiques largement assainies (des budgets publics souvent en excédent !), sans compter la balance commerciale largement excédentaire (250 milliards d'euros en 2016 !).
La cause de cette chute est pourtant assez facilement explicable et confirmée par le score de l'AfD : l'accueil des réfugiés voulu par Angela Merkel, au point de susciter des incompréhensions à l'intérieur même de son parti, lui a fait perdre des électeurs au profit d'un mouvement particulièrement opposé à cette politique, à savoir l'AfD. C'est très sensible en Bavière où la CSU, avec 38%, a perdu beaucoup d'électeurs au profit de l'AfD. La Bavière sera d'ailleurs une région cruciale avec des élections régionales dans un an, en automne 2018.
Il y aura probablement un temps pour des explications au sein de la CDU-CSU. Horst Seehofer, le président de la CSU (bavarois), a déjà déclaré le 24 septembre 2017 : " Ne tournons pas autour du pot. Le résultat de l'élection constitue une amère déception. Nous avons délaissé notre flanc droit et il nous appartient de combler le vide avec des positions tranchées. ".
Les commentateurs français (de certains journaux) parlent des "conservateurs" pour évoquer la CDU-CSU, mais c'est assez ridicule d'être taxé de conservateurs quand on accepte plusieurs centaines de milliers de réfugiés chaque année ! Le mot est plus la conséquence d'une paresse intellectuelle pour simplifier à l'extrême un paysage politique étranger alors que le paysage politique français est pourtant particulièrement compliqué (vu de l'étranger).
Par ailleurs, de la part de ces mêmes commentateurs français, il aurait été un peu plus honnête intellectuellement de reprendre le score de l'ensemble CDU-CSU-FDP qui était la coalition gouvernementale traditionnelle depuis l'arrivée au pouvoir du Chancelier Helmut Kohl en automne 1982. Si Angela Merkel a dû se résoudre à la grande coalition, en 2013, c'était justement à cause de l'absence de députés FDP qui auraient dû compléter la majorité d'Angela Merkel. Or, en 2017, le FDP (voir plus loin) a réalisé une très bonne performance en dépassant les 10% des voix. Vue ainsi, la chute électorale semble alors nettement moins grave : on passe de 46,3% des voix (en 2013) à 43,9% (en 2017), ce qui fait une baisse de seulement 2,4% des voix, cela relativise beaucoup la chute !
4. Le SPD
Le SPD a perdu, pas à cause de Martin Schulz mais malgré Martin Schulz : " Aujourd'hui est un jour difficile pour la social-démocratie allemande. (...) Nous sommes le bastion de la démocratie dans ce pays. ". L'ancien Président du Parlement Européen avait commencé sa campagne électorale avec une hausse vertigineuse de sa popularité en fin 2016 et début 2017 et pouvait raisonnablement se présenter comme le successeur possible d'Angela Merkel.
Au-delà de l'effet de nouveauté que sa candidature avait apporté au SPD, cette embellie dans les sondages est retombée assez vite au fur et à mesure que Martin Schulz a fait sa campagne sur le thème de la justice sociale. Lorsqu'un pays a une économie prospère, on se soucie probablement moins du social (ce qui est une erreur puisque c'est justement quand il y a prospérité qu'il est plus facile de redistribuer).
Résultat, le SPD a perdu 5,3% des voix et 40 sièges. C'est son plus bas score historique depuis la guerre et le risque disparition est le même qu'en France, en Espagne ou en Grèce, le risque que le SPD ne représente plus un parti d'avenir et de progrès social.
L'explication la plus entendue est que la participation du SPD à la grande coalition CDU-SPD de 2013 à 2017 lui a été très négative sur le plan électoral : en effet, il avait les inconvénients d'une participation au pouvoir (les mécontents pouvaient s'en prendre à eux) mais sans en avoir les avantages (c'est Angela Merkel qui a revendiqué les mesures sociales que la coalition lui a imposées, comme le salaire minimum, etc.).
Le SPD est donc devenu "inutile" et c'est la raison pour laquelle, à peine les premières estimations connues, Martin Schulz a annoncé que le SPD refuserait de participer à une nouvelle grande coalition pour reprendre son indépendance et retrouver son identité. Cette décision est peut-être favorable aux intérêts du SPD (celle de se retrouver, quoi qu'il arrive, dans l'opposition), ce n'est pas peut-être très responsable et favorable aux intérêts de l'Allemagne si la CDU-CSU est incapable de se mettre d'accord avec les deux autres alliés possibles passablement antagonistes, le FDP et les Verts.
5. L'AfD
C'est difficile de parler de surprise car c'était pressenti avant les élections, mais peut-être pas avec une telle ampleur, et c'est en tout cas un fait historique qui fera dire aux Allemands qu'il y a un avant 24 septembre 2017 et un après 24 septembre 2017, un peu comme on a parlé en France du 21 avril 2002, même si, avec l'arrivée de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle française de 2017, cela n'aurait aujourd'hui plus beaucoup de sens (en raison de la banalisation électorale et politique du FN en France).
En 2013, l'AfD n'avait pas réussi à obtenir des sièges et n'avait recueilli que 4,7% des voix, en dessous du seuil des 5%. En 2017, ce parti a gagné 8,3% des voix et 94 sièges ! Le parti a frôlé les 6 millions de suffrages, passant en quatre ans de 2,1 à 5,9 millions d'électeurs (presque le triple).
C'est énorme et sa présence parlementaire va lui donner une "respectabilité" élevée, au point que l'objectif de ses dirigeants est d'être en mesure de gouverner dès les prochaines élections en septembre 2021. L'AfD a gagné beaucoup de terrain en Bavière (8% de plus pour l'AfD au détriment de la CSU qui a perdu 11% !) mais aussi dans certaines régions de l'Allemagne de l'Est où la pauvreté est plus importante et où l'AfD est devenue la deuxième force politique après la CDU (en Saxe, l'AfD est même la première force politique avec 27%).
En 2017, il est évidemment exclu que l'AfD participe à une coalition gouvernementale puisque celle-ci serait nécessairement dirigée par Angela Merkel qui est sa principale bête noire.
Précisons à propos de l'AfD. Contrairement au FN qui a cherché à se respectabiliser, l'AfD tient des propos très violents contre les immigrés (au point que des manifestations ont eu lieu à Berlin, Francfort, Leipzig, Cologne, Hambourg, etc. dès le soir des élections pour protester contre son entrée au Bundestag). Pour autant, l'AfD ne souhaite pas trop "copiner" avec Marine Le Pen qui a une très mauvaise image en Allemagne, même si la présidente du FN s'est félicitée de l'entrée massive de l'AfD au parlement allemand (elle laissera alors la respectabilité pour plus tard), en évoquant " un nouveau symbole du réveil des peuples européens ".
L'AfD est-elle un parti néo-nazi ? Il n'est pas exact de l'affirmer aussi simplement. Il y a effectivement des éléments néo-nazis, mais si l'ancienne présidente Frauke Petry a été évincée, c'était justement, selon Frédéric Lemaître, correspondant du journal "Le Monde" à Berlin entre 2010 et 2016, parce qu'elle n'avait pas réussi à les exclure de ce parti. L'AfD est en tout cas probablement plus extrémiste que le FN en France. Et ce qui choque, c'est évidemment que cela se passe en Allemagne, terre natale du nazisme. Dans sa conférence de presse du 25 septembre 2017, élue, Frauke Petry a annoncé qu'elle ne siégerait pas dans le groupe AfD, considérant qu'il y a trop d'extrémistes.
Les meilleurs agents électoraux de l'AfD étaient sûrement les réfugiés syriens qui ont provoqué dans une partie de la population allemande beaucoup de colère, d'angoisse et d'incompréhension, notamment lorsque des faits divers ont fait apparaître des délits ou crimes liés à cette immigration particulière. Néanmoins, contrairement à la France, l'Allemagne a su accompagner l'accueil des réfugiés en leur faisant apprendre la langue, en leur donnant les moyens de pouvoir reprendre une vie décente et normale, autonome financièrement.
Selon certains sondages allemands, l'AfD aurait non seulement pris des voix dans l'électorat CDU-CSU (environ 1 million de voix), mais aussi dans celui SPD (environ 400 000 voix) et chez les abstentionnistes (environ 1 million de voix). En tout, l'AfD a gagné environ 4 millions de voix par rapport à 2013.
6. Les trois autres partis parlementaires FDP, die Linke et die Grünen
Tournant autour de 9-10% des voix, ils vont devenir le pivot d'une future coalition. Ou plus exactement, deux d'entre eux puisque die Linke, considérée trop à gauche, bien qu'issue historiquement du SPD (mais aussi des anciens communistes est-allemands !), reste toujours très isolée dans le paysage politique allemand puisque le SPD a toujours exclu de gouverner avec elle.
Par rapport à 2013, il n'y a pas eu beaucoup de changement pour die Linke et pour les Verts dans les résultats. Ce qui signifie que l'appel au vote utile de Martin Schulz n'a pas été suivi d'effet.
En revanche, les centristes libéraux du FDP ont fait un beau score, revenant au Bundestag après une période de disgrâce de quatre ans. Ils ont gagné presque 6% des voix et 80 sièges.
7. Et maintenant ?
La partie n'est pas finie pour Angela Merkel qui va devoir négocier un accord avec une coalition gouvernementale. Pour l'instant, la grande coalition est exclue (à moins que Martin Schulz ne revienne sur sa décision au nom de l'intérêt de l'Allemagne), et Angela Merkel va donc devoir négocier avec les Verts et le FDP (les deux réunis rassemblent plus de députés que le SPD !). Ces négociations peuvent durer plusieurs mois (comme en 2013 avec la grande coalition).
Les points d'achoppement sont nombreux, sur les centrales au charbon, sur l'avenir du diesel, sur la solidarité européenne, sur l'immigration, sur la fiscalité, sur le poste du Ministre des Finances que le FDP revendique, etc. Angela Merkel a cependant montré depuis qu'elle est à la tête de la CDU (depuis le 10 avril 2000) qu'elle est très habile politiquement et qu'elle est très bonne pour faire la synthèse politique ( François Hollande aurait été très apprécié en Allemagne !).
L'autre conséquence est aussi la construction européenne : le FDP ne souhaite pas renforcer la gouvernance de la zone euro, au contraire de la position française réaffirmée lors du discours du Président français Emmanuel Macron le 7 septembre 2017 à Athènes. Selon Valérie Astruc, journaliste à France 2, " Emmanuel Macron rêve de former avec Angela Merkel un couple historique et fort ".
Certains pensent que le manque de liberté politique d'Angela Merkel serait une occasion en or pour Emmanuel Macron et faire avancer "son" Europe. J'en doute. Au contraire, les avancées européennes auraient plus facilement lieu en cas de totale liberté, dans ce domaine, des dirigeants des deux États membres essentiels pour toute initiative européenne. Emmanuel Macron, pendant cinq ans, jouit d'une grande liberté politique avec sa majorité pléthorique au Palais-Bourbon. Ce sera moins le cas pour Angela Merkel, sauf si elle arrive finalement à convaincre le SPD de revenir dans une grande coalition, configuration qui serait à l'évidence la plus favorable à des nouvelles initiatives européennes.
Depuis la France, les commentateurs français n'ont cessé d'insister sur l'entrée massive des députés AfD au Bundestag. Si cet événement est en effet historique (c'est un fait incontestable), il faudrait néanmoins rester prudent en France. Stigmatiser le peuple allemand pour avoir voté à 13,0% pour l'AfD, et je rajoute aussi 9,1% pour die Linke, mériterait déjà de regarder la poutre dans son œil. Le 23 avril 2017, le peuple français a en effet voté à 21,3% pour le FN, à 19,6% pour l'équivalent de die Linke ( Jean-Luc Mélenchon) et il faut rajouter aussi 2% pour des partis d'extrême gauche. Comparativement, le peuple allemand a encore de la marge. Bref, les journalistes français n'ont pas beaucoup de leçons à donner aux électeurs allemands...
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (25 septembre 2017)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Les élections fédérales allemandes du 24 septembre 2017.
L'Europe de Jean-Claude Juncker.
Le Traité de Maasticht.
Attentat à Berlin.
L'hommage de l'Europe à Helmut Kohl.
Helmut Kohl, le colosse érodé.
Un homme qui a façonné l'histoire.
Helmut Kohl et Viktor Orban.
Angela Merkel, l'honneur de l'Europe de la solidarité.
La Réunification allemande.
L'amitié franco-allemande.
Le symbole de Verdun.
Les risques de la germanophobie.
L'industrie allemande est-elle honnête ?
Le mur de Berlin.
La chute du mur de Berlin.
Les dettes de guerre.
L'Europe, c'est la paix.
Martin Schulz.
Un nouveau Président du Parlement Européen le 17 janvier 2017.
Hans-Dietrich Genscher.
Le décennat de la Bundeskanzlerin.
Vidéos sur Helmut Schmidt.
Helmut Schmidt.
Mutti Merkel, reine du monde ?
Joachim Glauck.
Angela Merkel et François Hollande à Strasbourg.
http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170924-allemagne-legislatives.html
https://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/allemagne-2017-une-victoire-peut-197108
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2017/09/25/35707550.html