CETA vomir

Publié le 24 septembre 2017 par Despasperdus

Hier, la manif contre le coup d'Etat social a représenté une étape réussie de la mobilisation contre les ordonnances Macron, en particulier contre le loi travail XXL.

Mais pas seulement, l'un des mots d'ordre de la manif dénonçait l'application du CETA, cet accord de libre-échange entre le Canada et l'UE qui, bizarrement, ne fait pas la une des médias du CAC 40.

L'accord de commerce et d’investissement entre l’Union européenne (UE) et le Canada (Ceta) va l'encontre des objectifs de la COP 21. Un rapport avance que le CETA sera une catastrophe environnementale et sanitaire.

Quant à la sécurité alimentaire, elle sera fragilisée, les normes environnementales (engrais, insecticides) et vétérinaires étant bien plus souples sur le continent américain qu'ici.

Il est donc à craindre que le succès de la merde hormonée et lavée à l'eau de javel puis traitée au colorant pour la rendre appétissante, vendue à bas prix, incite agriculteurs et industriels à imiter la concurrence et à réclamer un nivellement par le bas des normes précitées... Et, comme la concurrence est le premier droit des droits de l'Homme du citoyen sujet de l'Union européenne, les revendications de l'industrie agroalimentaire seront vraisemblablement entendues, voire devancées par Juncker et sa bande !

Par ailleurs, le CETA incarne également la fin de la souveraineté populaire puisque les lois votées par les représentants du peuple ne s'appliqueront pas pour régler les contentieux entre les Etats et les firmes. Finies les traditionnels tribunaux et la justice ordinaire des Hommes ! Place à la justice d'exception dite arbitrale et aux tribunaux arbitraux dont les décisions sont quasiment systématiquement défavorables aux Etats.

Enfin, le CETA incarne la soumission des Etats à des firmes dont le poids est équivalent, voire supérieur à eux... Les politiciens au pouvoir depuis 20 ans ont bradé les droits des peuples aux firmes et à la finance, probablement parce que les peuples ont cru qu'il suffisait de voter pour vivre en démocratie, et qu'un changement d'équipe au pouvoir entraînait automatiquement un changement de politique...

Or, des traités de Maastricht à Lisbonne en passant par Nice, le prétexte de la construction dite européenne permettant aux politiciens de se défausser à bon compte de leurs responsabilités, les élections et les fausses alternances ont contribué à la continuité des politiques néolibérale et à la braderie perpétuelle des droits du peuple.

Cette braderie aboutit à l'entrée en vigueur du CETA alors même qu'il n'a pas été voté, marquant ainsi la fin de nos démocraties européennes dites libérales...