Erwan Larher Le livre que je ne voulais pas écrire

Par Catherine école-Boivin

Erwan Larher Le livre que je ne voulais pas écrire.

C’est l’histoire d’un homme qui pense qu’il n’aimera plus ses fesses, depuis qu’un assassin a voulu les tuer et tuer ce qu’il y a d’homme, de peau et de sens à travers elles. C’est l’histoire d’un écrivain qui en écrivant Marguerite n’aime pas ses fesses se prend une balle à l’aller et une balle en retour par l’un des terroristes du Bataclan. Bataclan du mot vacarme ou bruit des outils. Un aller-retour qui compte pour un voyage, on ne sait pas le moment de l’aller, on ne saura jamais le moment du retour. Il y aura une suite à ce livre, celle de la vie vivante et celle de la mort des morts. Ce futur incertain, et potentiel de l’écrivain, des victimes et de nous tous à travers eux, en équilibre nous attendons et attendrons non pas de voir, mais d’espérer.

C’est l’histoire d’un homme qui ne peut pas voir ses fesses en photo, parce que le monde d’avant est derrière lui, parce que le monde d’avant sa blessure est derrière nous et avec des cicatrices, même s’il écrit le je, NOUS avançons.

C’est l’histoire dans l’histoire, celle du sang, de la douleur et des mots, de la sueur aussi, pas celle que nous fourguerons les experts historiens qui tentent déjà d’inventer ce moment d’horreur absolue. C’est un livre qui nous dit et nous n’entendrons peut-être pas qu’il faut bouger, solidairement bouger. Bam ! Je t’ai dit de ne pas bouger ! Bam !


Catherine Boivin