En anglais, la thérapie s'appelle " Lightning Process ", elle consiste à soulager ses douleurs chroniques grâce à son cerveau et gagne en notoriété dans la prise en charge des symptômes de fatigue chronique ou encéphalomyélite myalgique (SFC/EM) et de la fibromyalgie. Cette petite étude britannique suggère que la technique pourrait aider les enfants atteints de tels syndromes à perdre en anxiété et à gagner en concentration. Des conclusions, présentées dans la revue Achives of Disease in Childhood qui ouvrent une autre option, complémentaire à la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), ici pour les adolescents, mais très probablement aussi pour les adultes atteints de ces conditions.
Le syndrome de fatigue chronique (SFC) ou encéphalomyélite myalgique est une affection de longue durée qui provoque une fatigue persistante et handicapante. Le SFC affecte 17 millions de personnes dans le monde, ses causes restent aujourd'hui encore largement inconnues, son diagnostic complexe, et il n'existe pas de traitement concluant. Le SFC est pourtant responsable de symptômes handicapants, comme une fatigue sévère et persistante, une faiblesse musculaire, des douleurs et des troubles de la mémoire et du sommeil. Si certaines études ont récemment évoqué un " épuisement neuro-immunitaire, le SFC dispose de peu de marqueurs diagnostiques, hormis des anomalies cérébrales et ces signatures immunitaires spécifiques. C'est pourquoi certains patients peuvent rester atteints des années sans soins, avant d'obtenir le bon diagnostic.
Les chercheurs de l'Université de Bristol et de Nottingham (UK) testent ici le Lightning Process chez 100 adolescents âgés de 12 à 18 ans diagnostiqués avec syndrome de fatigue chronique, suivis à 3, 6 et 12 mois et répartis en 2 groupes, un groupe traitement standard (TTC) et un groupe TTC + Lightning Process (LP) (n=49). La thérapie LP impliquait un cours intensif de thérapie de groupe de 3 jours visant à former les participants à utiliser leur cerveau pour améliorer la santé de leur corps. Le programme comportait des séances d'ostéopathie, du coaching de vie (réponse au stress, interaction corps-esprit, pensées positives/négatives) et de la programmation neurolinguistique (une psychothérapie comportementale qui " reboote le cerveau "). Les chercheurs ont évalué la fonction physique, la qualité de vie, la fatigue (Échelle de Fatigue Chalder), la douleur, les niveaux de fatigue, d'anxiété et de dépression, le recours aux services de santé...
L'expérience montre que les participants du groupe LP deviennent plus actifs, moins fatigués et moins anxieux après 6 mois. À 12 mois, leurs scores de dépression sont améliorés, tout comme leur assiduité scolaire : précisément, les différents scores confirment que ces participants sont :
- En meilleure forme physique,
- moins fatigués,
- moins anxieux,
- et à 12 mois, ces améliorations sont stables, la fréquentation scolaire est meilleure (4,1 jours d'absentéisme en moins que l'autre groupe).
Ainsi, l'ajout de la thérapie LP à la TCC permet non seulement d'améliorer la fonction physique à 6 et 12 mois chez les adolescents atteints de SFC / EM et cette amélioration globale, " corps-esprit " se poursuit à 12 mois ". Certes aujourd'hui, cette thérapie ne fait pas partie des recommandations de prise en charge du SFC/EM et son efficacité mérite d'être confirmée.
Cependant elle semble d'ores et déjà prometteuse, en complément de la thérapie comportementale et de la pratique de l'exercice pour les personnes atteintes de SFC / ME.