Une excellente enquête vient de paraître sur le site de Signetsens.com concernant les liens, les pratiques et les usages d’un panel de 357 journalistes français des réseaux sociaux. force est de constater que ces plateformes modifient la manière de travailler, le périmètre de travail sans pour autant bouleverser le fond de la profession et le remettre en question.
Tout d’abord, et ce en lien avec le renouvellement des générations de journalistes, la quasi totalité des journalistes (94 %) utilise désormais les réseaux sociaux dans un usage quotidien et ce parfois à hauteur de 2 heures par jour. Mais que font-ils pendant ces 2 heures quotidiennes ? La suite de l’enquête nous le révèle et dénote à ce titre d’une modification de la pratique journalistique. Quand celle-ci pouvait être circonscrite à de l’enquête, de la rédaction, de l’investigation, du re-découpage de sources, etc., ici on observe une tendance affirmée autour de la veille effectuée auprès des autres médias ainsi que d’une action appuyée opérée dans la promotion de leurs propres productions et l’entretien de la relation avec leur lectorat / communauté.
Cet aspect est fondamental et doit être mise en perspective d’autres chiffres mis en avant dans cette enquête :
- 86 % des journalistes pensent que les réseaux sociaux encouragent la rapidité au détriment de l’analyse
- 45 % pensent des journalistes que le problème des « fake news » est grave et la répartition par rapport au temps d’usage est également édifiante
Globalement, on constate que l’usage des réseaux sociaux devient massif mais demeure très instable et primaire puisque la démarche pro-active ne paraît pas être massive, on consomme, on est impacté par un message, on lit des sources que l’on considère comme fiable mais en toute continuité d’une profession basée sur la vérification, on engrange de la crainte et l’on ne prône pas efficacement des moyens de rationaliser sa consommation social media et d’adopter de simples réflexes de vérification salutaires et propres à ces plateformes.
Ou quand l’éducation aux médias se doit de se développer au monde numérique. Quant une profession n’adopte pas les bons réflexes de traduction de l’information, la transmission auprès des citoyens devient problématique et alimente une méfiance qui se répand par une minorité mal intentionnée mais qui par ricochet ne fait qu’éclairer un manque important de la classe journalistique.
Toute l’enquête est à lire ici.
Fake news Journalisme Réflexion réseaux sociaux 2017-09-22 jotbou