Better Things (saison 1), Pamela Adlon & Louis C.K.

Par Losttheater

Better Things est sûrement la meilleure série diffusée actuellement que vous ne regardez pas. A sa tête, Pamela Adlon, qui joue une version fictionnelle d’elle-même : actrice et mère célibataire de trois enfants. Co-produit par Louis C.K., Better Things est une comédie sur la difficulté à joindre les deux bouts, sur la féminité, l’éducation et le temps qui passe.

Sam est actrice à Los Angeles, du moins elle essaie. Elle est divorcée et vit seule avec ses trois filles, et se retrouve souvent accompagnée de sa mère qui vit de l’autre côté de la rue. Sam n’essaie pas juste de survivre, elle tient le coup sans perdre la tête toutes les cinq minutes.

Le portrait dépeint dans Better Things montre beaucoup d’allure de la part de son personnage principal. La série ne fait pas de Sam « la mère de l’année », bien au contraire. Sam jure devant ses filles, elle exprime parfois des sujets qu’on éviterait devant des enfants avec beaucoup de naturel. L’aspect comique constamment présent n’en fait pourtant pas une série hilarante, c’est dans l’écriture très fine de ses situations qu’elle nous fait le plus rire. Souvent teintée d’émotions, Better Things se permet d’aborder une multitude de sujets. La représentation du métier d’actrice est par ailleurs habilement décrite. Sam accepte souvent des rôles de seconde zone ou du doublage pour des films d’animations, juste pour permettre à ses filles un meilleur niveau de vie.

La relation entre mère et filles se concentre au noyau de la série. Les trois jeunes filles ont une personnalité décapante qui offre d’incroyables moments de plaisir à l’écran. Pamela Adlon avoue avoir été largement inspirée de ses propres enfants pour l’écriture de la série, et cela se ressent  tellement la relation que l’on nous présente semble authentique. La représentation de la mère se veut complètement moderne, au final Sam essaie juste de comprendre les changements qui affectent la vie de ses trois filles. Elle essaie d’être une meilleure mère que celle qu’elle a eu lors de sa propre adolescence. Mais élever des enfants en leur apprenant à avoir l’esprit libre peut s’avérer être un travail extrêmement difficile.

Sam n’a pas le temps de taire ses opinions. Elle est franche, directe, et va souvent droit au but, que ce soit dans sa vie professionnelle ou privée. Autre que la représentation du métier d’actrice, Better Things n’oublie pas qu’il est aussi compliqué d’avoir une vie intime lorsqu’on est mère de trois jeunes filles. La relation qu’elle entretient avec les hommes apparaît avec beaucoup d’amertume par moments ne déniant jamais le côté féministe de la série. L’ombre de son ex-mari plane régulièrement sur la vie de famille de Sam et ses filles, laissant un manque considérable. Cependant, la série refuse d’en faire une problématique mais la présente comme une émotion naturelle émanant d’une famille brisée par la vie de couple.

Better Things s’intéresse à capturer l’essence même de son histoire. Elle se glisse naturellement dans un milieu familial avec singularité. La vision qu’elle porte sur la vie de ses protagonistes est tout sauf banale. Pamela Adlon porte à bras musclés sa série, avec une ferveur et une force impressionnante. Le ton est parfois un peu noirci dans l’humour, mais c’est ce qui donne à Better Things toute sa splendeur.

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