Crise Rohingya au Bangladesh : urgence humanitaire pour 500000 personnes

Publié le 22 septembre 2017 par Cmasson

Que se passe-t-il dans la région de Cox’s Bazar au Bangladesh ?

En raison de l’escalade de violence dans l’État de Rakhine (Myanmar) depuis le 25 août, plus de 420 000 personnes ont passé la frontière bangladaise pour trouver refuge dans la région de Cox’s Bazar. L’afflux de population ne cesse d’augmenter jour après jour. Si la situation ne s’améliore pas de l’autre côté de la frontière, c’est plus de 800 000 réfugiés qui seront au Bangladesh d'ici à la fin de l'année. La majorité de ces personnes sont des enfants, des femmes et des personnes âgées. Tous arrivent traumatisés, effrayés, fatigués, et dans le besoin d’une assistance immédiate.       

Quels sont les besoins humanitaires ?

Plus de 90% des nouveaux arrivés au Bangladesh dorment en plein air, alors même que les conditions météorologiques sont particulièrement hostiles. Tous sont confrontés à la pluie et au vent, et arrivent sans abris, sans lits ni couverture, ni même nourriture, alors que moins de 25% d’entre eux ont accès à des toilettes et des douches. La distribuion de nourriture, l’installation d’abris et de toilettes, ainsi que l’accès à l’eau potable, sont des priorités absolues. L’état nutritionnel des réfugiés est également alarmant : nous estimons que 6% des enfants de moins de 5 ans sont sévèrement malnutris. À ces besoins s’ajoutent les traumatismes psychologiques. Tous les réfugiés rohingya présentent des signes de choc et de stress majeurs.    

Quelle est notre réponse sur le terrain ?

La région de Cox’s Bazar est aujourd’hui confrontée à une crise humanitaire sans précédent et nos équipes sur place agissent sans relâche auprès des personnes les plus vulnérables pour leur fournir nourriture et soins. Depuis le 25 août 2017, nos équipes mobiles ont distribué plus de 83 000 repas chauds par jour dans les camps de fortune. Nous avons aussi examiné plus de 56 000 enfants de moins de 5 ans et déjà diagnostiqué près de 7 000 cas de malnutritions aiguë sévère et modérée. Ces enfants, ainsi que plus de 5 211  femmes enceintes et mère allaitantes, ont été admis dans notre programme de nutrition pour recevoir une aide. En outre, psychologues et travailleurs psychosociaux ont pu fournir les premiers secours psychologiques à plus de 15 000 nouveaux arrivants. Action contre la Faim a considérablement augmenté sa capacité d’action et mobilise plus de 200 salariés et 700 bénévoles pour répondre à cette urgence.  
« En plus d'assurer l'accès aux besoins fondamentaux, notre action vise à restaurer la dignité de la population » – Nipin Gangadharan, Directeur d’Action contre la Faim au Bangladesh
 

  Photographie : Kathleen Prior pour Action contre la Faim