Du site Slate : Les exactions de certains ultraorthodoxes radicaux obligent à réviser le lien entre judaïsme et violence.
¨ Victimes d’une remontée brutale de l’antisémitisme, héritiers d‘un passé d’exodes, d’exils, de crimes, jusqu’au plus grand génocide du XXe siècle, les juifs les plus attachés à leur tradition et à Israël le reconnaissent aujourd’hui très volontiers: la réalité politique de l’Etat d’Israël et la violence commise par certains partis et groupes ultraorthodoxes radicaux obligent à réviser le lien entre le judaïsme et la violence. «Reconnaître cette réalité, ce n’est pas s’en satisfaire, écrit le rabbin David Meyer. C’est trouver les ressources permettant, de l’intérieur même de la tradition, d’y faire face et de la dépasser.»
Pourquoi le cacher? La Bible est un livre violent. Loin des polémiques antisémites des siècles derniers, les rédacteurs du Talmud et les codificateurs de la Loi juive n’ont jamais cherché à nier cette réalité originelle.
La Bible est un livre de chair et de sang, parce qu’elle a été écrite par des hommes et pour des hommes
L'argent, la gloire, le sexe !
Autant dire que, dans la Bible, les périodes de paix sont rares. Le peuple israélite est convaincu que les guerres pour protéger sa terre sont voulues par Dieu même. Un Dieu jaloux et vengeur. Dans le livre de l’Exode (15,3), il est nommé «le Maître des batailles». Le livre des Nombres retentit de sa fureur quand il ordonne à Moïse de venger la tribu des Madianites, dont les femmes avaient séduit les enfants d'Israël et fait adopter le culte des idoles: «N’épargnez ni les enfants mâles, ni toute femme qui a connu un homme par cohabitation» (Nombres 31,16). A cette époque, dans un Orient instable et assoiffé de sang, la vengeance, la violence, le fait de rendre coup pour coup, était, pour le petit peuple hébreu élu par Dieu, une question de vie et de mort.
Messianisme et <<Grand Israël>> !
Ainsi faut-il démentir le mythe d’un «pacifisme juif», né d‘une interprétation de l’histoire qui confondrait fatalité et mérite. Les exégètes et rabbins juifs les plus raisonnables admettent aujourd’hui qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre la guerre et le judaïsme. Celui-ci ne remet pas en cause le droit à défendre une «juste cause», au besoin par l’action militaire: «S’il veut te tuer, prends les devants pour le tuer», ordonne le Talmud. Chaque fois que le peuple d’Israël entrait en guerre, c’est un prêtre qui encourageait et bénissait les combattants (Deutéronome 20,2). Certes la guerre, la violence ne sont jamais des buts en soi, mais sont perçues comme des nécessités conjoncturelles impérieuses.
<< Un peuple ne tirera plus l`épée contre un autre peuple>> !
Cette lecture radicale de la tradition juive semble ignorer les valeurs morales impératives aussi contenues dans la Bible et la Loi de Moïse («Tu ne tueras pas…»), reprises par les trois monothéismes et universellement répandues, au point qu’on identifie encore l’Europe et l’Occident à la civilisation «judéo-chrétienne».
Sans doute la religion juive prévoit-elle que tout pays a le devoir de se défendre contre les agressions militaires dont il serait la victime et de s’armer en conséquence, mais comment oublier que c’est sur le mot de shalom –paix– que se terminent toutes les bénédictions sacerdotales, hier dans le Temple de Jérusalem, aujourd’hui dans le rituel quotidien des synagogue¨...
( Voir l`article au complet )
http://www.slate.fr/story/106311/violence-religions-judaisme
Pégé
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