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Le capitalisme à portée de main, The Stealth Group

Publié le 21 septembre 2017 par Francisrichard @francisrichard
Le capitalisme à portée de main, The Stealth Group

The Stealth Group n'existe pas: il est impossible de le rencontrer sur les réseaux sociaux ou sur la Toile, bien que Google le référence. Ce soi-disant groupe furtif a pourtant écrit un livre bien réel, Le Capitalisme à portée de main.

Derrière ce groupe, se cache, à peine, une personne, le traducteur, William Henne, qui, lui, existe bien: il est présent sur la Toile comme auteur de bande dessinée et cinéaste, belge de surcroît, coédité par Hélice Hélas et Cinquième Couche. 

Son livre se propose donc de mettre le capitalisme à portée de main, sous la forme d'une Lettre à un jeune homme (d'affaire). Mais c'est une vision confuse du capitalisme, qu'il met à sa disposition. Car il y a capitalisme et capitalisme.

Il y a en effet le capitalisme, système socio-économique réel, et le capitalisme, corollaire du libéralisme, système socio-économique idéal, qui, comme tout idéal, n'est jamais atteint mais dont il s'agit de se rapprocher le plus possible.

En confondant les deux, l'auteur ne rend pas service à son jeune homme, parce qu'il lui offre une caricature du second pour justifier ironiquement et cyniquement le premier, si bien que la main du jeune homme lui devient invisible.

Quand l'auteur dit que le capitalisme est l'exploitation de certains hommes, les perdants, les faibles, par d'autres, les gagnants, ou que la société est effectivement divisée en classes sociales antagonistes, il caricature même le capitalisme réel.

Il dit ça avec Marx, sans le nommer, et il affirme - ce qui n'aurait pas déplu au barbu - que le Capitalisme a pu émerger et prospérer grâce à des stratégies politiques efficaces comme les conquêtes, le colonialisme, l'esclavagisme, la guerre...

Or ce sont autant de choses que réprouve et condamne le libéralisme, philosophie qui se base sur le respect des droits de propriété, sur la responsabilité et la liberté individuelles, qui ne peuvent se traduire que par un État minimal ou inexistant.

C'est pourquoi, pour un libéral, l'homme n'est pas un loup pour l'homme, il ne s'agit pas de vaincre ou être vaincu, de manger ou être mangé, et le marché n'est pas non plus pour lui une guerre, mais l'espace des échanges libres entre individus.

Si l'État existe, ce n'est pas pour intervenir en faveur des uns ou des autres, par des aides ou des subventions, par des protections ou des privilèges, ou encore par des lois sur mesure mais pour faire respecter les droits de propriété et les libertés.

Rien de moins capitaliste au sens libéral, que ce conseil cynique de l'auteur à son jeune homme qu'il souhaite ironiquement devenir un prédateur sans éthique: Nous pouvons dès lors, en toute quiétude, prendre les risques les plus hardis pour faire fructifier l'argent:

à l'arrivée, la privatisation des profits et la socialisation des pertes assurent la pérennité d'une économie qui va de l'avant.

Si vraiment William Henne a lu, et pillé sans remords, les nombreux auteurs libéraux qu'il cite en fin d'ouvrage, tels Frédéric Bastiat, Friedrich Hayek, Milton Friedman ou Murray Rothbard, ou il n'a rien compris, ou il a vraiment la tête bien pleine...

Francis Richard

Le capitalisme à portée de main, The Stealth Group, 210 pages Hélice Hélas et 5c


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