Jacques Livage, professeur au Collège de France, travaille sur une des disciplines qui a peut-être le plus gros potentiel économique : la chimie douce. C'est faire, quasiment sans énergie, ce qui demande ordinairement de grandes destructions. (Notamment le verre.)
Son succès est aussi celui des écoles de Chimie. En particulier de l'ESPCI. En dépit du fait que ce fut l'école de Pierre et Marie Curie, elle a toujours été considérée avec un certain mépris. Elle n'était pas assez mathématique et théorique. Or, au moment où les grandes écoles se trouvent à la fois au ban du classement de Shanghai, et dans un état financier précaire, elle leur fait un pied de nez. Car, non seulement ses chercheurs et diplômés ont décroché des prix Nobel (Charpack, de Gennes), mais surtout, ils ont déposé des brevets qui lui rapportent une montagne d'argent (Lewiner). Mieux, alors que l'on nous dit que, dans un monde régenté par Shanghai, il n'y a de salut que dans la taille, cette école est minuscule.
Et s'il y avait là une recette que notre super élite intellectuelle n'a pas comprise : faites de l'utile, Shanghai vous aimera, et vous serez riches ?