On ne prête qu'aux riches, c'est bien connu. Et on ne soignera bientôt que les gens en bonne santé, cela en découle.
Le principe de la Sécurité Sociale, c'est de répartir de coût de l'imprévu (la santé) de façon à rendre supportable les frais de santé imparables. On met tous de l'argent dans un pot commun, et lorsque la maladie arrive, on prend dans ce pot commun pour soigner les malades, sachant que tout le monde ne tombe pas malade de la même façon. Le principe est aussi que ces personnes soignées pourront à leur tour continuer à cotiser pour soigner d'autres personnes, à leur tour affaiblies.
La CPAM, branche santé de notre système de solidarité se détricote. Depuis 1945, les taux de remboursement de la CPAM ont baissé, laissant un champ libre aux mutuelles qui semblent vouloir la remplacer peu à peu.
Le principe d'une Mutuelle de santé n'est cependant pas le même puisqu'elle vise la rentabilité. Notamment, le taux de remboursement est différent selon le contrat que l'on choisit. On soigne donc mieux ceux qui prennent un contrat plus cher. Au point que la question de prendre ou non une Mutuelle se pose généralement en ces termes : compte tenu que les frais les plus élevés sont généralement remboursés par la CPAM, et que les frais les plus courants sont généralement « provisionnables », est-il rentable de prendre une mutuelle santé ? La réponse est arrivée en 2016 : elle est depuis obligatoire pour tous les salariés. Une bonne façon de soutenir l'activité !
Sans compter que les tarifs se font parfois à la tête du client : par exemple en fonction de votre sexe ou de votre âge. Quel est l'intérêt de mutualiser en fonction des risques ? Le jour où ma mutuelle me fera payer le juste prix de mes dépenses de santé, à quoi servira-t-elle ? Juste prix... ajouté de ses frais de fonctionnement !
Car justement, les Mutuelles ne peuvent simplement pas rembourser mieux que la CPAM. Pour une raison simple : aucune ne lui arrive à la cheville. Les frais de fonctionnement de la CPAM sont de l'ordre de 3 à 4% selon les sources (car elle n'a pas besoin de faire de publicité, notamment), tandis que les mutuelles ont des frais de l'ordre de 17% (voire 43% selon certaines sources). Y'aurait pas une fuite dans le tuyau ?
Faut-il vraiment sauver les mutuelles pour créer des emplois ? Ne serait-il pas plus sage de passer à un régime général à 100% pour tout le monde, en fermant simplement les mutuelles et en augmentant les cotisations ? Ce serait toujours moins cher...