Comment refonder le socialisme ? se demandait France Culture. On débattait du texte d'un penseur allemand (Axel Honneth).
Bizarrement, ce qui n'a pas été dit dans ce débat, c'est que quand le socialisme gouverne, cela ne donne rien d'enthousiasmant (je ne parle pas du communisme). Il produit même des effets inattendus. En particulier, il y a une sorte de paralysie du pouvoir (Munich) et une instabilité chronique. Plus étrangement, il coïncide avec des phases de corruption (Panama, etc.). Curieusement, le socialiste qui arrive au pouvoir tend à être un hypocrite : ses propos ne correspondent pas à son comportement, notamment vis-à-vis de l'argent. La SFIO, par exemple, était vue comme un (infect) parti de droite par beaucoup. La grande déréglementation actuelle, c'est Clinton, Blair et Schröder, elle est de gauche. Si elle a produit un Trump, c'est parce que le petit peuple constate que la gauche n'est pas bonne pour sa santé.
Un des invités de l'émission a exécuté sommairement le "pragmatisme" de M.Macron. Il avait peut-être raison. Mais le problème du socialisme est que c'est une idéologie inopérante. C'est peut-être cela son vrai problème : il cherche une formule mathématique pour la bonne marche de l'univers. Stresemann, qui a failli sauver la République de Weimar, et nous éviter Hitler, était un pragmatique. Dans les situations difficiles, il n'y a pas de bonne solution préécrite : il faut l'inventer, en se gardant au mieux des idées reçues. C'est cela le pragmatisme.
(Ce qui ne signifie pas que M.Macron est dans le vrai. Ce que lui reprochait l'invité était, justement, d'avoir une idée préconçue, d'être un faux pragmatique.)