On change un peu de prisme, laissant le vieux Nuit d'Or au second plan pour suivre un de ses petits enfants, Nuit d'Ambre, prénommé Charles Victor à sa naissance. Cet enfant, oublié par ses parents broyés par la mort de son grand frère, cultive une haine féroce envers les siens, envers le monde, envers les hommes et les dieux. Il se veut mauvais, criminel et colérique. Et il grandit ainsi avec pour seul amour sa petite soeur.
Personnage agaçant, égoïste et blessé, Nuit d'Ambre m'a moins plu que Nuit d'Or. Mais j'ai été heureuse de passer quelques heures de plus avec cette étonnante famille. Bref, un second tome moins fou que le premier.
"Baptiste, mon pauvre Prince de Nemours, mon pauvre amour de jeunesse, je ne sais plus, je ne peux plus t'aimer comme autrefois. L'amour en moi s'est essoufflé, le désir s'est perdu. Mon tendre et dérisoire Prince de Nemours, jusqu'à quand tiendras-tu ouvert le livre de notre rencontre, le livre de notre coup de foudre ? Vois, moi, j'ai perdu la page. Le livre m'est tombé des mains. J'ai perdu toutes les pages. Je ne sais même plus lire, peut-être. Je ne sais plus comment s'écrit l'amour, comment se dit, comment se lit l'amour"
"La guerre n'était-elle pas une mère monstrueuse, obscène et folle, qui ne portait les hommes dans son ventre difforme que pour les remettre bas, sous l'aspect d'êtres amputés à jamais de la paix dans leur mémoire et dans leur âme ?"