Un fonctionnement simple
Le principe est élémentaire : les personnes désireuses de prier pour l’âme du défunt se présentent au volant de leur véhicule devant un guichet semblable à ceux adoptés par les fast-food. Un assistant vêtu de noir leur présente une boite à encens sur un plateau, afin qu’ils effectuent les gestes et les prières rituelles depuis l’habitacle, tout en assistant à la cérémonie funèbre, retransmise en direct via une caméra et un écran.
Ils peuvent par ailleurs exprimer leur chagrin et leur soutien aux familles grâce à un registre des condoléances, et s’ils le désirent, faire un don pour participer aux frais funéraires.
Plusieurs publics visés
Ce service concerne tout particulièrement les personnes âgées, de plus en plus nombreuses au Japon avec le vieillissement de la population. Ces dernières sont souvent fatiguées, malades, ont des difficultés à se mouvoir ; rester dans leur voiture le temps de la cérémonie tout en ayant l’opportunité de pratiquer les rituels d’usage constitue un confort non négligeable, d’autant plus qu’elles hésitent à demander de l’aide pour évoluer, dans cette culture où les anciens sont tenus de s’effacer.
Cette prestation est également destinée aux handicapés, aux personnes à mobilité réduite, à aux proches qui vivent dans une autre région et ne peuvent se rendre sur site … ou à ceux qui travaillent et n’ont guère le temps d’assister aux obsèques complètes, vu leur planning, ce qui constitue une généralité dans un pays voué à la performance professionnelle.
Des objectifs précis
Outre l’idée de favoriser l’accès aux obsèques à des publics qui ont des difficultés physiques pour s’y rendre ou qui disposent de trop peu de temps, l’usage du drive in offre d’autres avantages. Il permet de désengorger les cimetières qui sont de plus en plus sollicités, dans ce contexte d’augmentation des décès et des cérémonies funèbres.
Seule la famille est présente en salon funéraire auprès du défunt, ce qui facilite la logistique et l’organisation des procédures … et les rend beaucoup plus rapides. Masao Ogiwara, président du Kankon Sosai Aichi Group, avoue économiser ainsi un quart du temps habituellement nécessaire pour parfaire une inhumation, ce qui rend la chose d’autant plus rentable.