Les visiteurs du Musée de l’Homme, à Paris, après sa rénovation, découvrent de nombreuses pistes de réflexion. Notamment, en ce moment, grâce à l’exposition NOUS et les AUTRES, des préjugés au racisme.
D’abord, la typographie de l’affiche elle-même permet de lire NOUS et les AUTRES de telle sorte qu’on y lit aussi NOUS AUTRES. Et c’est bien la première affirmation qui me vient à l’esprit : mon identité ne se définit pas contre les autres, et, chez les autres, je trouve aussi de mon identité. Térence, « cet esclave africain qui devint le plus talentueux des dramaturges hellénisés de la littérature latine » (selon l’historien Arnaldo Momigliano), auteur de plusieurs pièces de théâtre antérieures à -150 ans avant notre calendrier, écrivait déjà : « Homo sum ; humani nihil a me alienum puto. » (Je suis homme ; je pense que rien de ce qui est humain ne m’est étranger)
Pourtant on trouve, bien après Térence, des façons de réduire les autres à des particularités morales, physiques ou intellectuelles, à leurs aspects, leurs origines, leurs religions. On classe, on ordonne, on décide de la supériorité des uns, de l’infériorité des autres.
À travers des textes de référence, des questions, des définitions, des images, cette exposition nous propose de décrypter les causes et les objectifs des pensées racistes dans nos sociétés.
On y entre comme dans une salle d’embarquement d’aéroport, à la découverte de l’autre, on en sort par une terrasse de café et dans les rues de l’égalité : par le dialogue ouvert.