Comédie - 1h35min
Sortie salles France - 15 août 2007
avec Nicolas Cazalé, Clotilde Hesme, Daniel Duval, Jeanne Goupil, Liliane Rovère, ...
Antoine, 30 ans, vivote dans un studio à Lyon. Sa meilleure amie Claire peine à réviser son bac en candidate libre en même temps qu'elle enchaîne des petits boulots. Antoine l'aide, lui propose de l'argent qu'elle accepte. Cet argent qu'il n'avait pas, c'est à sa mère qu'il l'a emprunté. Son père hospitalisé, il se propose de le remplacer dans l'épicerie ambulante pour s'acuitter de sa dette. Comme Claire veut changer d'air, et pouvoir se consacrer à ses révisions, elle l'accompagne au fin fond de la Drôme où habitent les parents d'Antoine, ainsi que son frère avec qui il entretient des rapports compliqués. Voilà donc Antoine qui démarre le tacot chaque matin pour une tournée par les villages, à la rencontre des clients fidèles, souvent bien âgés, qui payent contents, ou rechignent, ou à crédit, ou en échange d'oeufs... Le souci c'est qu'il n'est pas parti pour être charitable. Heureusement que Claire l'accompagne quelquefois, avec son sourire et son enthousiasme auxquels peu résistent...Ce film est sorti il y a presque un an, je regrettais de l'avoir manqué. Heureusement, ces jours de fête du cinéma ont donné envie au programmateur de notre salle d'art et essai de le remettre à l'affiche.On peut dire "c'est un film gentillet", "la fin est attendue", et même "encore cette vision de la campagne qui sauve les âmes en perdition" etc etc... Peut-être, peut-être. Mais on doit aussi dire que c'est pas grave parce que c'est agréable, que les personnages des villageois sont touchants de vérité, que les scènes entre Lucienne la ronchonne et Antoine (Nicolas Cazalé) qui est peu diplomate nous font rire, que l'actrice Clotilde Hesme irradie même les journées brumeuses...
En plus de la petite histoire, il y a ce quotidien de l'épicier itinérant qui tient à coeur à Eric Guirado. Sans idéalisme, car le métier a peu de chances d'être repris, parce que les grandes surfaces se sont implantées, (parce que le prix des carburants augmente), parce que les jeunes sont attirés par la ville, sans idéalisme donc, le réalisateur a voulu en faire le sujet du film, le décor particulier pour nos personnages. Ce commerce qui va à la rencontre des consommateurs est parfois le dernier lien social pour certaines personnes âgées isolées dans des provinces reculées. On aurait tort de ne pas le considérer ainsi.
Un film pas prétentieux mais bien oxygénant.
"Le fils de l'épicier" bat la campagne - Libé.fr