Après avoir laissé enfler la bronca, -juste un peu mais pas trop-, nos communicants « officiels » interviennent soudain pour nous expliquer que le gouvernement, dans son immense mansuétude, gratifie ces fainéants d’une augmentation de 0,8 % au 1° octobre.
D’abord, ce n’est pas un cadeau, mais un dû.
Ensuite, c’est faux, comme vous allez le voir plus bas.
C’est la loi n°48-1306 du 23 août 1948 qui, dans ses articles 71 et 120, prévoit la revalorisation annuelle des retraites.
Si le gouvernement présente cette augmentation comme « une belle manière » faite aux retraités, ce n’est qu'un artifice de communication. En réalité, il ne fait qu’appliquer la loi.
C’est l’IPC (indice des prix à la consommation) calculé par l’INSEE, dans sa version « hors tabac», qui sert de base à cette revalorisation.
Par exemple, l’indice qui sert de « base 100 » à son calcul peut être remis à zéro grâce à un vide juridique de la loi. C’est ainsi qu’en 2016, on a décidé d’appliquer l’indice de 2015 comme nouvelle base à la place de celui de 1998, date de la précédente remise à jour.
En plus, cet indice est calculé trois fois sur des bases différentes, de manière assez incompréhensible.
- Une première fois sur « l’ensemble des ménages - France - Ensemble hors tabac »,
- une deuxième fois sur « Ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé - France - Ensemble hors tabac »,
- et une troisième sur « Ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie - France - Ensemble hors tabac ».
Chacun de ces indices est différent, mais je n’ai pas encore pu trouver lequel était utilisé pour le calcul…
Enfin, cette augmentation ne concerne que la « retraite sécu » qui ne constitue en moyenne que 65 % des revenus d’un retraité.
Les retraites complémentaires, elles, n’augmenteront pas le 1° octobre...
Effet d’annonce mensonger :
Ce n’est donc pas de 0,8 %, mais de 0,52 % que les retraités vont voir augmenter leurs pensions. (0,8 x 0,65)
Par ailleurs, les retraites complémentaires, elles, ne sont pas définies par une loi, mais par des « accords entre les partenaires sociaux ».
Aux termes de cette petite cuisine, il résulte que pour résorber en partie les déficits de l'Arrco et de l'Agirc, les partenaires sociaux ont très discrètement introduit, dans le cadre de l’accord du 13 mars 2013, une sous-indexation des pensions complémentaire de 1 point par rapport à l'inflation. La mesure a été reconduite jusqu'en 2018 par l'accord du 30 octobre 2015. Mais là-dessus, les sirènes gouvernementales restent muettes…
C’est donc d’encore un peu moins de 0,65 % que les retraites vont être revalorisées.
Mais cela, la presse et la télévision ne nous le disent pas…