Le phénomène commence à inquiéter les autorités : les bandes de voyous ne se cantonnent plus à la banlieue mais viennent poursuivre leurs méfaits dans la capitale. Jusqu'alors épargnée par ces violences qui enfièvrent les départements voisins, la capitale est désormais en proie à des situations identiques. Des commerces saccagés par des voyous au visage dissimulé derrière des foulards, des projectiles lancés contre les forces de l'ordre ripostant à coup de grenades lacrymogènes, des poubelles et des arbres brûlés… Cette scène s'est produite sur les pelouses du Champ-de-Mars près de la tour Eiffel le 20 juin. Il y a eu 22 gardes à vue, 13 déferrements et seulement deux personnes incarcérées ! Dès le lendemain, à l'occasion de la Fête de la musique et durant tout le week-end, les bandes avaient de nouveau débarqué dans le même secteur écumé la veille et sillonné l'ouest de Paris, à la recherche de nouvelles victimes. Ces événements sont en tout point comparables à ceux qui avaient émaillé les manifestations étudiantes en mars 2006.
En parallèle de ces manifestations qui attirent les bandes, les forces de l'ordre doivent aussi faire face à la violence gratuite ou aux obscurs règlements de comptes. On se souvient ainsi du triste spectacle gare du Nord. Le 27 mars 2007, les bandes avaient transformé le lieu en nuit d'émeute. Des centaines de jeunes avaient bataillé avec les forces de l'ordre durant des heures. 2007 aura marqué la première année où les bandes de banlieue sont descendues en masse à Paris pour s'y livrer à des règlements de comptes et des pillages.
Au cours des huit premiers mois de 2007, 147 rixes impliquant des groupes de voyous ont été constatées en Ile-de-France (contre 130 en 2006), 10 % d'entre elles ayant lieu dans la capitale. Rachida Dati propose de ficher les bandes.