Une heure vingt de documentaire pour ce film. Et quel film ! Jesus Camp mériterait un sous-titre “Bienvenue chez les cinglés”, ou l’usage de la manipulation à l’égard des masses infantiles.
Le documentaire nous entraîne dans les tréfonds des joyeuseries évangélistes, et plus particulièrement un camp de vacances chrétien sur lequel s’attarde le reportage.
Le camp en question, mené par des endoctrineurs professionnels, est notamment l’occasion pour une prêcheuse (Cf : photo) d’aligner sermons, aphorismes et règles de vie à suivre, le tout beuglé à tue-tête de façon continue à la foule juvénile. La foule des enfants a entre 6 et 14-15 ans environ, et les gosses, déjà amochés à l’origine - milieu familial hypra-pratiquant -, reçoivent au camp le coup de grâce.
Tour à tour l’avortement y est répudié, les injures assimilées à de graves péchés, ou encore Harry Potter y est évoqué comme un ennemi des chrétiens et de Dieu (”et je me moque du genre de héros que sont les sorciers, si Harry Potter avait été dans l’Ancien Testament, il aurait été executé !”), et de joyeux chants y sont entonnés (”J.C. is in the house”) entre les prêches des plus jeunes, etc.
Et tout cela a bien entendu son effet sur les enfants : repentis, agenouillés, priants, pleurants, certains vont jusqu’à tomber dans des transes ou finissent dans des états seconds entre bouleversement et traumatisme.
Le résultat est affligeant, inquiétant, une destruction massive du cerveau des gosses en leur martelant qu’ils vont changer l’Amérique, eux, les “guerriers de Dieu”.
Un documentaire surprenant sur les dérives religieuses du pays de l’oncle Sam.