Viva Espana !

J'ai hérité d'une sélection, je laisse une équipe.

Luis Aragonès, sélectionneur de l'Equipe d'Espagne [de foot] fait mieux que laisser une équipe, d'autant elle est championne d'Europe, puisqu'il a aussi laissé une certaine idée du jeu, qui ressemble étrangement à ce qu'est le football à la base, à savoir un jeu, qui se joue, à plusieurs, avec un ballon, et en tête le désir de marquer un but de plus que l'adversaire. Quelques mots pour, peut-être, bien tout résumer ce qu'est le football.

A sa place, un Raymond Domenech sucesseur d'un Santini et d'un Lemerre, héritiers d'un Jacquet qui aurait pu causer comme Aragonès, peuvent dire, eux :

J'ai hérité d'une équipe, je laisse un chantier.

Tout ce qu'il a manqué à nos bleus, c'est cela : être une équipe. Tendue comme un bloc vers un même objectif. Constituée de maillons différents et complémentaires. Et non fatras d'égos gâtés. Aragonès a le verbe élégant mais n'a sans doute pas la mémoire courte. Il a essauyé à maintes reprises les foudres du peuple. Il a fait des choix, y compris des forts en gueule (laisser Raul et Helguera au rencard, par exemple, faut le faire), il a suivi un projet qui valait mieux qu'un lendemain. Il a construit. Ils ont gagné. J'applaudis.