Féru de punk rock, de jazz, de musique caribéenne, le saxophoniste Rodolphe Lauretta revendique la bannière universelle de l’intellectuel Édouard Glissant, le « Tout-Monde ». Raw qui sort en septembre sur le label Onze heures onze est son premier album.
Rodolphe Lauretta, jeune saxophoniste guyano-martiniquais qui a grandi à Amiens, refuse une quelconque catégorisation identitaire. Il le clame avec Raw, ce feulement brut, aux accents rock et hip hop, sorti de son instrument vif-argent, sur lequel plane l’ombre d’Edouard Glissant : « Je ne renie pas l’héritage créole. »(1) précise- t-il. « Mais pour Glissant l’identité n’est pas figée. Les racines sont ouvertes, modulables, évolutives. Je ne veux pas rentrer dans le moule de : » tu viens de telle culture tu dois être bon là-dedans ou ta musique doit ressembler à ça « . » Ce premier album, remarqué par son aîné le guadeloupéen Jacques Schwarz- Bart, est une suite de compositions originales, excepté « Softly as in a morning sunrise », reprise d’un célèbre standard de jazz, transcendé par la contrebasse pêchue de Damien Varaillon. Autre pépite, « Réminiscences » brille par les polyrythmies de la chanteuse franco-camerounaise Charlotte Wassy et est porté par la batterie d’Arnaud Dolmen, musicien prisé du milieu jazz caribéen. Sur le remix de « Get started » le rap de Theorhetoric convoque une autre influence du saxophoniste : celle de Madlib, le « Thelonious Monk du rap », selon le magazine Jazz news, dont il explore l’univers depuis 2011 avec le projet « Jazz side of Madlib », initié au festival Jazz à Vienne. Pour la sortie de l’album le 30 septembre, le trio Lauretta jammera à la Petite halle de la Villette (Paris 19e). Be there !
1. Rodolphe Lauretta fait partie de Caribop un orchestre de reprises du répertoire traditionnel des Antilles françaises : valses créoles , mazurkas et biguines .valses créoles , mazurkas et biguines .