Certes, autant le dire tout de suite, Chambre 12 n'est pas le meilleur Garnier. On sent l'auteur peu inspiré et mis à part quelques images bien trouvées dont il a le secret, ça tourne assez vite en rond. Et le bouquin vaut surtout pour sa collection de portraits un peu grinçants, un peu sombres, mais toujours tendres, de personnages déroutants. L'intrigue, elle, tourne à vide et s'enlise dans cette chambre 12 et à la réception de cet hôtel du 13ème arrondissement où Charles, ex-taulard, est veilleur de nuit. Comme souvent chez Garnier, les héros n'en sont pas, ça n'existe pas un héros dans son univers, c'est plutôt un être humain comme vous et moi, à qui il arrive des petits trucs sans importance mais dont l'enchainement mérite parfois d'être raconté. "C’était ça, la vie sur terre, des passages furtifs, de bonnes et mauvaises fortunes. Charles tenait le rôle de saint Pierre et l’ascenseur celui du purgatoire. Le ciel n’était pas si haut que ça, n’importe quel nain sur la pointe des pieds pouvait le toucher du doigt."
Roman mineur de Garnier, "Chambre 12" se laisse néanmoins lire car on sent vraiment que toute cette histoire de veilleur de nuit et de personnages féminins plus vrais que nature va mal finir.
Pascal Garnier - Chambre 12, Flammarion, 136 pages, 13.8 €