Un trait droit, un cercle, un carré.
Je construis ma ligne, essentielle, minimale. Les épaules s'élargissent en courbes et la jupe s'évase lentement. Le corps se dévoile sous de profondes échancrures. L'allure est altière, volontaire.
Le pouvoir est total et la séduction à son paroxysme, toute en élégance et en subtilité. Rien n'est frontal ni offert. Tout est à découvrir.
L'histoire est simple : celle d'une parisienne qui s'approprie une culture ancestrale, peut-être tribale ...
Sur une robe cape de crêpe noir aux épaules pagodes se greffent des branchages dorés, une des nombreuses réinterprétations des œuvres du duo américain Kurt Freiler et Jerry Fels.
Un autre trait à l'encre noire, une robe totem, droite, la traine cubique, est brodée d'une colonne de visages en silicone or oxydé. Hommage au sculpteur autrichien, Franz Hagenauer.
Deux profils en crêpe blanc se font face sur une cascade Art Déco en renard noir.
Les manteaux, combinaisons pantalons et tuniques trapèzes sont généreux, amples en ronds. Ils ont la force de la simplicité et la richesse de leurs ennoblissements. Tout est brodé d'éléments en lévitation qui cadencent le pas. Calder n'est jamais très loin...
Un pull de crêpe mousse blanc à la silhouette infinie brise l'épure avec une magistrale volée de gazar noir.
Une seule couleur, l'ocre des terres d'Afrique, vient perturber mes éternels noir et blanc pour une robe corolle aux immenses brassards.
La collection se lit comme une partition, lyrique, à la recherche de l'essentiel jusqu'au retour aux sources.
Comme toujours depuis dix ans, je joue des contrastes et des mouvements pour mieux défier l'espace, toujours surprendre et surtout créer l'émotion.