Avec des soucis administratifs récurrents, j’ai appris à mes dépens que bien souvent pour obtenir quelque chose, « il vaut mieux avoir affaire à Dieu qu’à ses saints ». Cette locution que l’on retrouvait déjà au XVème siècle en vieux français (Il vault mieulx Dieu prier que ses saints) signifie que si l’on souhaite voir aboutir nos doléances, il est préférable de les adresser au chef du pouvoir plutôt qu’à ses subordonnés. Voltaire qui savait bien comment s’y prendre en affaire pensait que l’origine de ce proverbe provenait d’un conte méconnu de beaucoup.
Je ne me fais pas prier pour le partager avec vous :
« Il y avait autrefois un roi d’Espagne qui avait promis de distribuer des aumônes considérables à tous les habitants voisins de la ville de Burgos qui avaient été ruinés par la guerre. Ils vinrent aux portes du palais, mais les huissiers ne voulurent les laisser passer qu’à la condition qu’ils partageraient avec eux. « Celui qui se présenta le premier au roi lui dit en se jetant à ses pieds : Grand roi, je supplie votre Altesse de faire donner à chacun de nous cent coups d’étrivières. Le roi, étonné qu’on lui formulât cette prière, en demanda la raison. – C’est que vos gens, dit le quémandeur, veulent avoir absolument la moitié de ce que vous nous donnerez. Le roi rit beaucoup et lui fit un présent considérable. »
CQFD ! Merci mon cher Voltaire !
Maintenant il n’est pas facile, quand Dieu est indisponible de « savoir à quel saint se vouer ». Cette autre expression fait référence à la religion catholique qui à elle seule recense plus de 6000 saints. Pas facile de trouver alors celui qui saura répondre à notre besoin et exaucer notre prière. D’où son utilisation lorsque l’on est désemparé et qu’on ne sait pas vraiment à qui s’adresser d’autre qu’à Dieu ! Il y a bien Saint-Antoine de Padoue si vous avez perdu un quelconque objet ou Saint Roch lorsque vous avez du mal à marcher et enfin Sainte Aldegonde pour soigner vos migraines ; mais pour les démarches administratives, il faut en trouver un autre !
Ce qui est sûr c’est qu’il y a des saints vers lesquels, il ne vous sert à rien de vous tourner car ils sont tout bonnement…fictifs ! Et oui, la réalité est aussi virtuelle en ce domaine.
Ne vous adressez ni à Saint Glinglin, ni à Sainte Nitouche car il n’y a aura personne qui répondra à votre appel ! Le premier désigne un jour fictif du calendrier liturgique catholique. Il est utilisé pour renvoyer à une date lointaine voire inexistante à laquelle vous ne verrez rien s’exaucer ! C’est un peu comme si on vous promettait quelque chose pour la semaine des 4 jeudis ou lorsque les poules auront des dents. Si vous êtes pressé ; ne vous vouez donc pas à ce Saint Glinglin ! Quant à Sainte-Nitouche, il vaut mieux ne pas lui faire sa fête car elle se veut très prude et s’offenserait de votre mauvaise conduite ! D’ailleurs, vous pouvez chercher, vous ne la trouverez pas dans votre agenda ! En avez-vous déjà croisé une?
On vous l’a dit au début, adressez-vous à Dieu, c’est plus sûr !