Le portable est désormais bien ancré au musée.
Il en existe de multiples utilisations désormais : visiter une expo grâce à une appli téléchargée, l'insérer dans un cardboard pour s'immerger dans une projection 360°, ou bien pour tout simplement photographier les artefacts et s'offrir comme beaucoup un selfie arty à proximité des chefs-d'oeuvre, chorégraphie et mise en scène en option. Si les touristes s'en donnent à coeur joie, les stars ne sont pas en reste pour montrer leurs goûts et pérégrinations muséales comme Beyoncé et Jay-Z par exemple. Il est aussi de plus en plus courant de voir les assises des expos squattées pour surfer sur Facebook et ailleurs en profitant d'un wifi gratuit...
Mais au-delà de ces pratiques classiques, notre portable est un vrai smARTphone, adoubé par les plus grandes institutions qui inaugurent des usages de plus en plus surprenants.
Le San Francisco Museum of Modern Art a également récemment lancé un service de SMS arty intitulé "Send Me SFMOMA" : on transmet un message d'humeur avec un emoji, une émotion, un mot... pour recevoir par texto une oeuvre correspondante à notre "mood" du moment.
Le MET de New York a demandé quant à lui à 12 artistes de dialoguer pendant 6 mois avec des photos par mail et SMS. Ce curieux dialogue visuel est l'objet de l'exposition en cours, de juin à décembre 2017, "Talking Pictures".
Mais l'initiative qui a fait coulé le plus d'encre depuis ces derniers mois est sans doute l'application FaceApp, dont l'usage au musée transforme littéralement les chefs-d'oeuvre en nous permettant d'y ajouter sur certains portraits célèbres notre sourire. Cette curieuse utilisation a été lancée par le designer anglais Olly Gibbs qui a édité sur les réseaux sociaux des clichés hilarants des tableaux revisités de Rembrand et cie au Rijksmuseum. Une pratique photographique qui a fait des émules !
Au-delà de l'ère strictement muséale enfin : "The whole Story project". Cette dernière initiative à vocation plus patrimoniale et citoyenne a pour objectif de donner une place plus importante à la femme dans la statuaire publique de nos villes, composée essentiellement d'hommes.
Grâce à la géolocalisation, il est possible de remplacer sur cette application les sculptures d'hommes par des femmes célèbres grâce à la réalité augmentée. Si l'initiative est née aux USA où moins de 8% des statues publiques sont des femmes, elle pourrait bien trouver un écho dans d'autres contrées...
L'usage patrimonial et muséal du portable n'a pas fini de nous étonner !