Sur le site Internet d'Amnesty international, on peut apercevoir et signer une pétition demandant la libération de Mahmoud Abu Zeid. Que ses proches aiment appeler " Shawkan ". Depuis le 14 août 2013, ce jeune photojournaliste indépendant de 29 ans endure un calvaire épouvantable dans une geôle à Torah, dans le sud du Caire.
Il a été frappé, torturé.
Tout cela parce parce qu'il avait voulu, dans l'exercice de son métier, couvrir le démantèlement du sit-in de Raba'a al Adaweya. " Il ne portait pas d'arme à Raba'a al Adaweya. Il n'avait rien d'autre sur lui qu'un appareil photo Leica ", confirme le photographe français Louis Jammes, qui avait été arrêté en même temps que lui. Lui dont le travail a déjà été publié dans Time Magazine et Die Zeit.
Shawkan n'est donc pas un brigand, un politique (comme le subodorent les autorités égyptiennes qui l'ont arrêté et qui ne cessent d'ajourner le procès dont il a droit) mais un photojournaliste. Un observateur attentif de son pays qui, en décembre 2015, a décrit, dans une missive intitulée " Coucher de soleil dans un trou noir ", les conditions de son incarcération : " Ce donjon n'est même pas digne d'une cage pour animaux. Je dors par terre. Les jours se ressemblent. "
Guillaume Camara