Halt and Catch Fire // Saison 4. Episodes 1 et 2. Signal to Noise / So it Goes.
Alors que Halt and Catch Fire a connu plusieurs saisons parfois étranges, dans leur construction comme dans la façon de discuter de l’évolution des technologies, cette saison 4 se propose de développer les choses autrement. Alors que cette saison 4 sera la dernière de la série, des tas de questions se posent mais ces deux premiers épisodes lancent pour le moment plutôt bien les hostilités. La saison 3 avait permis d’équilibrer pas mal de choses dans la narration de la série et dans les relations entre les personnages. Cette saison 4 propose alors d’aller de l’avant et de poursuivre cette belle aventure. Il y a une vision intéressante des choses dans cette série, mais tout est parfois assez mécanique dans le sens informatique du terme. Avec cette histoire de jeu, Pilgrim, Halt and Catch Fire tente alors de lancer une nouvelle histoire, une nouvelle aventure qui va permettre à un moment donné de rassembler tous ces personnages. Cameron aime tous les genres de jeux, mais finalement au delà de ça, il y a une réflexion sur la direction que doivent prendre les personnages qui est plutôt intelligente. Donna de son côté a solidifié sa place dans cette histoire, alors que l’an dernier les femmes de Halt and Catch Fire étaient les personnages les plus importants.
Il y a quatre personnages importants dans l’univers de Halt and Catch Fire et Donna est peut-être bien celui que j’appréciai le plus auparavant avant que Cameron ne devienne clairement mon personnage préféré l’année dernière. Donna cherche à se sortir de son rôle de femme et de mère, sauf pour autant oublier qui elle est réellement. Kerry Bishé est en tout cas parfaite dans ce rôle et continue de faire de belles propositions dans sa composition. Gordon Clark reste de son côté le misfit de ce groupe, à sa façon, et d’un point de vue de la narration, tout cela est encore très intéressant mine de rien. Joe est peut-être l’un des personnages les plus évolutifs de cette série, un peu comme une sorte de Nicolas Cage au travers de sa filmographie. A chaque saison on a l’impression qu’il se mue complètement, physiquement plus que mentalement. Mais il a appris de ses erreurs aussi. En tout cas, Joe a encore de belles choses à raconter comme le démontre ces deux épisodes forgeant une saison solide avec des pistes à suivre. Ce n’est pas une série qui a envie de partir en sucette pour le moment et cela se ressent. Mais pour le moment Halt and Catch Fire n’est qu’en train de faire une vraie introduction à son univers, ni plus ni moins. A nouveau. Comme cela a été le cas lors des trois premières saisons.
A chaque fois, Halt and Catch Fire a toujours réussi à capturer mon attention avec ses premiers épisodes, avant de parfois partir en cacahuète dès les suivants. Si l’on suit le chemin parcouru l’an dernier et ce que promet cette saison ici, je pense que l’on est en bonne voie, mais il va falloir que la série nous en donne encore plus rapidement afin de ne pas nous ennuyer. Car c’est pour le moment bien fichu et efficace, car Halt and Catch Fire a abandonné ce côté Mad Men-esque qu’elle avait voulu se donner au début (et c’était un vrai échec). Comme quand Joe et Gordon voulaient copier cette puce IBM dans la première saison. Mais les scénaristes tentent de démontrer qu’ils sont plus intelligents que ça et qu’ils ont une idée derrière la tête donc on va laisser l’histoire évoluer. En se concentrant autant sur ses protagonistes ici, Halt and Catch Fire nous permet aussi de nous replonger dans la vie de chacun, tant professionnelle que privée alors que la fin de la saison 3 laissait échapper plusieurs pistes. Il y a une définition de ce que la saison veut conter et c’est déjà une très bonne chose, reste maintenant à le développer de façon judicieuse sans tomber dans les pièges du passé.
Note : 8/10. En bref, une bonne mise en bouche.