Frappe-toi le cœur d’Amélie Nothomb

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

" Frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie ", Alfred de Musset.

Frappe-toi le cœur d'Amélie Nothomb

Nombre de page : 180 pages
Editeur : Albin Michel
Date de sortie : 23 août 2017
Collection : A.M. ROM.FRANC
Langue : Français
ISBN-10: 222639916X
ISBN-13: 978-2226399168
Prix éditeur : 16,90€
Disponible sur liseuse : Oui - 11,99€

De quoi ça parle ?

" Frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie ", Alfred de Musset.

Amélie Nothomb a un pouvoir, celui de manier les mots comme personne. Elle a cette puissance qui rend sa prose incroyablement hypnotique. J'avais dévoré ces autres romans comme on mange un bon gâteau. C'est toujours divinement bon, mais il y a ce sentiment de malaise qui perdure quand le dernier morceau est englouti.

Frappe-toi le cœur est selon moi un roman qui change, un roman coup de poing. Le lecteur suit d'abord l'orgueilleuse Marie au cœur voilé par l'amour qu'elle se porte. Malgré tout, on ne la déteste pas, on l'a plaint et on plaindra encore plus son premier enfant, sa fille aînée qui les accaparera tous - y compris nous lecteur -, sauf sa mère. On change alors de cape pour nous focaliser sur ce petit bébé qui deviendra tour à tour, une enfant mal aimée puis une jeune femme froide, incomprise ambitieuse. Pourtant, sous cette apparente froideur cache la pire des brisures, impossible à repérer et due à une maltraitance invisible : celui du manque d'amour maternel. Diane puisque c'est son nom, est la victime de l'égoïsme et de l'égocentrisme de sa propre mère, Marie.

On suit donc Diane dans les prémices de sa vie d'adulte qui ne s'est jamais remise du désamour que lui a voué Marie. Tout l'inverse de sa jeune sœur Célia qui elle en a reçu trop. Diane, rêve d'amour maternel et trouvera alors en son mentor, Olivia d'Aubusson, cet intérêt que ne lui a jamais témoigné sa propre mère. Et pourtant... Rien n'est jamais aussi simple.

Les personnages féminins d' Amélie Nothomb ont cette singularité propre d'être toujours remplis d'une certaine amertume. Entre ironie du sort de ce destin qui semble s'acharner contre elle, Diane garde la tête haute avec un certain pragmatisme et un certain sens de la fatalité.

Au fil de notre lecture, nous pourrions croire que l'auteure tente de nous faire passer un message, de dénoncer quelque chose. Avec cette fin abrupte qui se coupe nette, sans aucune explication ni autre forme de procès, il annonce surtout une fatalité.

Ce n'est pas le premier roman d' Amélie Nothomb qui met en avant les problèmes relationnels entre une mère et sa fille, c'est un sujet qui semble revenir assez souvent. Bien que le thème soit souvent évoqué à travers d'autres de ses livres, j'ai vraiment pris un plaisir énorme à lire cette nouvelle cuvée 2017. Sans doute pas son meilleur titre, mais indéniablement, un très bon titre quand même.

Une plume toujours aussi acide et percutante. Des mots et une prose qui continue à faire mon bonheur. Mon seul regret, c'est que ce soit trop court. J'aurais vraiment aimé savoir ce qui va arriver après que Diane ouvre sa porte.