Je comprends parfaitement, qu'à un moment de sa vie, l'on soit pris par l'envie irrésistible d'écrire...Ses mémoires...Son autobiographie...Une histoire qu'on aurait voulu vivre....Des aventures auxquelles on aurait rêver...
C'est une envie légitime et pour peu que l'on ait le talent pour cela, je crois qu'écrire peut être une ctivité absolument exaltante et même utile.
Mais si cette envie légitime ne trouve pas de talent pour s'exprimer, le résultat peut se traduire par des mièvreries ou par des banalités, quand ce n'est pas par des lourdeurs ou parfois des incorrections flagrantes, dont est absente toute émotion qui est l'essence même de l'écriture.
C'est là qu'intervient je crois le rôle de l'éditeur !
Un éditeur qui se respecte a le devoir de découvrir des talents et non pas d'imprimer et de distribuer n'importe quel manuscrit qui lui serait présenté.
Un éditeur doit avoir du flair, détecter ce qui peut plaire au lecteur, l'intéresser, le surprendre et surtout le faire lire et partant acheter le produit "livre"!
Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas!
Ainsi, j'ai lu récemment un petit roman de Mustapha JMAHRI, paru en 2014, chez les Editions L'HARMATAN - collection " Lettres du Monde Arabe", sous le titre " LES SENTIERS DE L'ATTENTE ".
L'auteur n'est pas un novice en matière d'écriture : il a déjà publié une quinzaine d'ouvrages tous dédiés à la ville de EL JADIDA ex-MAZAGAN, une autobiographie et quelques recueils de nouvelles en arabe.
Il a commis, en publiant ce roman, le livre de trop !ET c'est dommage.
Mustapha JMAHRI manie un style agréable, fluide mais maîtrisé. Pourtant cela ne suffit pas à faire un roman !
Il le reconnait lui-même dans une interview accordée le 7 juillet 2017 au quotidien national LIBERATION qu'il considère cet ouvrage comme "une sorte d'évasion." et qu'il "ne se sentais pas capable de réaliser une œuvre romanesque de quelque qualité".
Saluons la franchise de Mustapha JMAHRI mais il aurait pu aller au bout de son raisonnement et ne pas publier "Les sentiers de l'attente" qui n'apporte absolument rien à la littérature marocaine de langue française.
Ce roman, selon l'auteur, devrait " exalter les petites choses de la vie" ne m'a pas touché, ne m'a pas ému, ne m'a pas intéressé. Je le dis avec une certaine amertume, car l'auteur méritait que son éditeur lui déconseille de publier ce livre ou alors d'en approfondir les contours, de peaufiner la psychologie des personnages et rendre plus crédibles certaines situations.
Dommage !