Déployé, pour l'instant, en version beta et uniquement pour les trajets entre Paris (Charles de Gaulle) et les États-Unis, le produit est extrêmement simple. Le voyageur se connecte sur le site de fizzy (y compris sur smartphone) et entre son numéro de billet. À partir de cet instant, il se voit soumettre un devis, sur lequel il peut ajuster quelques paramètres (tels que le montant – fixe – de l'indemnisation désirée ?) et n'a plus qu'à enregistrer ses informations d'identité et régler sa prime pour finaliser la souscription.
En cas de retard de plus de 2 heures à l'arrivée, quel qu'en soit le motif, les algorithmes d'AXA sont automatiquement déclenchés et procèdent au paiement immédiat de la somme prévue (sur le compte associé à la carte ayant servi au paiement de la prime), en notifiant l'utilisateur du lancement de la procédure quelques instants après son atterrissage. En arrière-plan, le système se tient en permanence informé des incidents grâce à une connexion à diverses sources de données de trafic aérien, qui ont également été mises à contribution pour étalonner les conditions du contrat.
Outre l'aspect strictement paramétrique de son produit, AXA cherche à renforcer la confiance de ses clients en déportant les traitements algorithmiques sur la blockchain Ethereum. Le message sous-jacent est que, une fois souscrite, l'assurance devient en quelque sorte autonome, sans que la compagnie ne puisse plus intervenir d'aucune manière sur son fonctionnement. Finie la hantise des clauses en petits caractères ou au langage incompréhensible que l'expert ne révèle qu'après un sinistre.
L'argument portera surtout auprès des spécialistes, mais la transparence du dispositif est garantie par la technologie mise en œuvre, qui, par essence, va jusqu'à autoriser le contrôle indépendant du « smart contract » régissant le produit par quiconque possède les compétences nécessaires. Contrairement à l'initiative similaire récente de Bajaj Allianz, qui laissait entendre qu'elle repose sur une implémentation privée, le recours à la blockchain prend ici tout son sens parce que le réseau Ethereum est public et ouvert.
Le seul regret que suscite fizzy à ce stade est l'impossibilité de souscrire l'assurance à moins de 15 jours de la date du vol. Par ailleurs, il paraît dommage de ne pas pousser l'automatisation jusqu'à une proposition spontanée du produit quand le contexte s'y prête (à l'image d'Al Volo en Italie). Heureusement, une telle vision est déjà explorée, à travers la recherche de partenariats avec des compagnies aériennes, des agences de voyage, des aéroports… En attendant, l'extension à tous les vols arrivera en 2018.