Bien sûr, la question des coûts et de la facture globale sera l’une des clefs de la réussite. Tant de grandes cités, non des moindres, en vécurent l’amère expérience… Mais ce n’est pas tout. Laissons un peu s’exprimer notre intuition : à l’image de la Coupe du monde 1998, les JO de 2024 peuvent être une chance, sans pour autant se forcer à croire benoîtement qu’il s’agira d’une «bonne affaire» sur tous les plans. Une chance par exemple pour la Seine-Saint-Denis, épicentre des Jeux (Stade de France, village olympique, etc.), où les habitants qualifient déjà cet événement d’accélérateur de développement. Et pourquoi pas une chance pour les Jeux eux-mêmes. Puisque nous ne nous résignons pas au monde tel qu’il est, pourquoi devrions-nous laisser l’argent et la mise en concurrence à outrance gangrener le sport, composante essentielle de nos vies? L’accueil des JO sera donc une occasion unique d’inventer des sortes «d’états généraux», partout, afin d’ouvrir le grand chantier de la place du sport dans notre société. Les citoyens pourraient prendre toute leur place dans ce processus. Pour que ce moment unique de rencontres et de communion bascule du bon côté. Faites vos Jeux !
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 14 septembre 2017.]