Le premier chapitre nous fait lever les yeux vers ce jeune homme, là-haut, sur un fil (plus précisément une slackline) et qui donne l’impression de s’envoler, porté par les ailes des oiseaux qui se posent sur ses bras. Et aussitôt, nos regards descendent et trouvent un homme, qui pourrait être le père du funambule et qui attend ce dernier. Une jeune femme, éblouie par l’homme aux oiseaux, va former le trio. Les jeunes sont dans le risque du présent, lui dans l’espoir de rencontrer le Simorg d’un conte persan, elle de le rejoindre sur sa corde. Le plus vieux ressasse des souvenirs. Ça se passe en Autriche, puis en Hongrie, ça remue l’histoire de l’Europe, le nazisme, le communisme hongrois. Cette Hongrie dont sont partis des jeunes gens fuyant ce régime et qui, aujourd’hui, veut fermer ses frontières pour interdire l’accès aux femmes et aux hommes fuyant des pays en guerre. C’est aussi un livre plein de musiques, du rock sur une île, et du Bach dans une église et dans une synagogue. Un livre qui ouvre les yeux, les bras, les ailes, et qui nous remet en route.