A l'heure où le service public s'apprête à dire à dire adieu à sa manne publicitaire, puisque le gouvernement présentera mi-octobre son projet de loi de réforme, je me suis plongée dans un livre paru aux éditions Raisons d'Agir, "On achète bien les cerveaux". Marie Bénilde, journaliste au Monde Diplomatique, y dresse un portrait sans concessions de la publicité, de ses liens avec les médias, la politique et de ses liaisons passionnées avec son public-cible.
Tout au long de cet ouvrage, l'auteur nous offre une vision critique de la publicité. Féminisme, collusion avec les cercles dirigeants, opportunisme et surtout reproduction des élites dirigeantes de ce monde de la pub utilisé par ses patrons comme le miroir de leurs propres aspirations. Au détriment de l'intérêt du consommateur ? Ce même consommateur cédant aux sirènes de la réclame grâce aux joies des neurosciences, la publicité s'intéressant désormais aux tréfonds de notre cerveau pour le rendre de plus en plus disponible.
Et tant pis si les cibles que nous sommes saturent, se rebellent, cela fait aussi partie de la toute puissance de la publicité : en la rejetant on prouve qu'elle fait partie intégrante de notre quotidien, qu'elle nous influence. Et qu'elle est passée experte dans l'art de faire passer toute sorte de messages.
Parenthèse refermée... Le livre de Marie Bénilde, s'il n'échappe pas à quelques raccourcis journalistiques, présente une bonne synthèse de ce monde impitoyable qu'est l'univers de la publicité.
A lire également, du même auteur, cet article sur la réforme de l'audiovisuel public.