Maï-Do Hamisultane, Lettres à Abel, La Cheminante, 2017, 117 pages, 14€.
Avec cette liste de lettres à son enfant, Abel, Maï-Do Hamisultane continue dans la lignée de ses précédents romans : La Blanche et Santo Sospir, en évoquant les liens familiaux. Elle évoque dans ces lettres le sentiment maternel, l'amour d'une mère pour son fils, le besoin de protection, d'amour à donner. Tous les sentiments qui unissent une mère à son fils sont ici réunis, tout en poésie.
Tout ceci entrecoupé de sa séparation d'avec le père d'Abel, les lettres deviennent le lieu de la culpabilité, du pardon, de l'amour filial inaltérable. Chaque lettre donne un peu plus d'amour à Abel, demandant pardon pour tous les événements qui séparent ses parents et qui perturbent son enfance.
" Demain, c'est déjà août. J'ai hâte mon petit bonhomme de te serrer contre moi. Demain, on prendra l'avion pour Tanger. Pour la première fois, tu verras le Cap Spartel et les mers se rejoindre, c'est de toute beauté, tu verras. Je t'emmènerai enfin là où je t'ai rêvé quand à neuf ans je descendais le grand escalier blanc quinze à la mer, où enceinte de toi je m'amusais à t'imaginer courir vers les mouettes qui s'échappaient aussitôt dans les airs. "
Ce roman délicat, subtil, doux, d'une mère à son fils, se lit comme une poésie, comme une petite musique. Un très beau texte en cette rentrée littéraire.